𝗶𝘅

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astrid.

les fantômes de ton rire
résonnaient encore dans l'air iodé
bien après notre départ de la plage.

il y a dix minutes encore,
tu me regardais dans le blanc des yeux,
d'un regard intense
qui semblait cacher mille mots.
mille maux.

et même si aucune de nous
n'osait briser le silence,
j'avais l'impression de percevoir
les murmures de ton cœur
se heurter à ta cage thoracique.

je te voyais juliet, je te le jure.
mais je ne parvenais pas à t'entendre.

tu le savais.
et je crois que
tu ne m'en voulais pas.

tu t'étais simplement levée,
prétextant vouloir marcher,
et nous avais donc entraîné
dans les rues pavées
qui reliaient l'océan à la ville.

nous déambulions désormais
dans le froid de la nuit,
sans bruit.

je détestais ces silences.
et j'aimais les détester.

juliet,
tu étais pour moi
comme un livre ouvert
dans une langue étrangère.

là, à portée de main,
et pourtant si loin.
impossible à déchiffrer,
sauf ce que tu voulais bien
laisser transparaître.

et je m'en contentais.

je m'en contenterai pour l'éternité
si tu me l'accordais.

the art of falling.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant