𝘃𝗶

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astrid.

— tu aurais dû venir ash,
l'eau est vraiment bonne !

je souris.

tu remuais tes pieds dans le sable humide,
et je sentais l'excitation dans l'air
redescendre peu à peu,
à mesure que ta respiration s'apaisait.

— tout va bien ash ?

perdue dans mes pensées,
je fus surprise par ta main
qui se posa sur ma joue.

une vague de chaleur envahit alors
tout mon être,
et je me maudis intérieurement
de mon manque de retenue.

parce que même si la pâleur de la nuit
ne suffisait pas à dévoiler
ma rougeur aux yeux de la lune,

tu retiras ta main.

tu avais sans aucun doute
sentis la chaleur de ma joue
sur ta peau.

comme si c'était possible,
je sentai mon visage s'empourprer
encore plus
tandis que je t'observais
du coin de l'œil

ton regard trahissait ta surprise.

un désolée confus brisa
la barrière de tes lèvres
et je sentis mon cœur se serrer.

idiote.

le regard rivé sur le sable,
tes mains s'étaient rejointes.

sentais-tu toujours la chaleur de ma peau sur la tienne ?
était-ce pour cela que tu ne cessais de triturer tes doigts ?
ou était-ce pour tenter de t'occuper l'esprit, tant l'embarras t'empêchait de me regarder ?

je devais dire quelque chose,
briser ce silence
qui me faisait bien trop mal.

— c'était vraiment une bonne idée de venir ici,
l'air y semble plus respirable.

plutôt ironique alors que
j'avais l'impression de me battre
pour faire entrer l'oxygène
dans mes poumons.
avais-je besoin de préciser
que tu n'y étais pas pour rien ?

je soufflai brièvement,
agacée par l'idiotie de mes propos.

je ne saurais dire si c'était
pour me sortir de l'embarras
ou pour y échapper toi-même,
mais quoiqu'il en soit,
tu semblas y trouver une opportunité
pour changer de sujet.

— tu as raison, on est si bien ici...
tu sais, ma mère avait pour habitude de dire que l'air de l'océan pouvait guérir tous les maux.
c'est pour ça qu'on a déménagé ici dès sa première chimio.

un sourire mélancolique
se dessina sur tes lèvres.

the art of falling.Where stories live. Discover now