𝘅𝗶𝗶

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juliet.

pas maintenant ash.
pas après avoir bataillé toute la nuit pour réussi à enfouir mes démons au plus profond
et te laisser briller.

tu t'étais levée
et m'avais rejoint au milieu de la rue,
posant sur moi un regard
plein d'appréhension.

au fond de mon âme,
la tempête avait repris de plus belle,
affaiblissant les remparts que je m'étais bâti.

et pourtant,
c'était comme si mon corps s'était déconnecté de mon esprit.

sûrement pour t'épargner
de me voir m'effondrer,
je sentis un sourire
se dessiner sur mon visage
malgré l'impression
de mon corps endolori.

finalement, je me surpris à répondre,
tel un automate.

— je ne sais pas non plus.

ma voix me parvenait
dans un écho lointain.

— pour l'instant,
on est des gamines un peu paumées,
mais on a le temps de trouver.

je devais me battre
pour me maintenir à la surface.
je ne pouvais pas flancher maintenant,
pas si proche de la fin,
alors que je pensais avoir enfin
déceler en toi cette once d'espoir
qui te feras tenir.

j'étais perdue,
je ne savais plus ce que je voulais.
enfin si, je le savais,
mais à ce moment-là, j'en doutais.

j'ai voulu jouer,
ça devait arriver.

puis, sorties de nul part,
des notes s'élevèrent dans la nuit
pour venir chatouiller mes oreilles.

j'inspirai profondément,
acceptant cette douce mélodie
comme une seconde de répit
dans cette nuit qui n'en finissait plus.

alors, sans que je ne puisse le contrôler,
je fis un pas en arrière.

mon sourire se fit plus intense
et je me sentais guidée par la musique,
attirée comme un aimant
vers la source du bruit,
au bout de la rue.

seulement, je me refusais à aller plus loin,
te voyant là, statique et hésitante.

que comptais-je faire de toute façon ?
la teinte flamboyante qui colorait les nuages était témoin de la fin de la nuit, notre nuit.
il était temps de rentrer.

alors pourquoi étais-je attirée malgré tout vers cette fête qui avait pris vie au loin ?

et puis ça m'a frappé.

même si j'avais hâte que tout ça finisse,
une part de moi voulait gagner du temps.

je n'étais pas prête.
pas encore.

mais si ce n'était pas maintenant,
quand ?

j'avais sûrement tord,
mais je décidai soudainement
de faire taire toutes ces questions
et ces inquiétudes qui me rongeaient
de l'intérieur.

je ne faisais que retarder l'inévitable,
mais après tout, qui m'en empêchait ?

sans réfléchir plus longtemps,
je m'avançai de nouveau vers toi.

the art of falling.Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon