𝗶𝗶𝗶

45 14 5
                                    

juliet.

je laissai le silence retomber
en attendant de reprendre mes esprits.

j'étais bien décidée à avoir une réponse
alors je tentai une nouvelle formulation
avec l'espoir que tu te laisses allez
à la réflexion.

— alors ash, le bonheur tu y crois ?

j'avais reporté mon attention
sur mon briquet,
prête à accueillir ta réponse,
quelle qu'elle soit.

je te sentais remuer sous ma tête,
et j'avais la sensation que
ça remuait aussi dans ta tête.

— le bonheur ? je ne sais pas trop...
oui, je crois.

mauvaise réponse.
j'attendais de la conviction, de l'entrain,
une preuve que tu t'accrocheras à la vie...
tu pouvais mieux faire, ash.

déterminée à te tirer les vers du nez,
je me redressai et basculai mes jambes
dans le vide.
pas le temps de m'attarder
sur la sensation étrangement agréable
de la mort me caressant les pieds,
je pivotai vers toi et attrapai tes mains
pour m'assurer d'avoir toute ton attention.

tu avais intérêt à bien écouter
ce que j'allais te dire ash,
et à prendre des notes.

— mais attention, je parle du vrai bonheur ! celui qui fait vibrer les cœurs
et rêver les âmes tu vois ?
celui qui parcourt tout ton corps
et te fait frissonner jusqu'à la moelle,
celui qui te fait vivre pour de vrai.
tu crois en ce bonheur là, ash ?

wow, je m'étais moi même étonnée.
plutôt convaincante pour une fille
qui avait renoncé à tout ça.

mon regard était plongé dans le tien,
scrutant au plus profond de toi
la plus infime soif de bonheur.

ma tirade semblait t'avoir amusé
puisqu'un sourire se dessina
sur ton visage.

— je crois que je vois, juliet.

je l'espérais très fort.
parce que je devais être sûre
que tu sauras être heureuse
après tout ça.

c'en était vital.
enfin, façon de parler...

the art of falling.Where stories live. Discover now