Chapitre 15

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La pluie rend le départ chaotique. Dès les premiers mètres, les deux premiers se battent déjà. De ce que m'a expliqué Yann, Max Verstappen et Lewis Hamilton sont tous les deux capables de gagner le titre de champion du monde cette année. Il compte bien supporter Hamilton jusqu'à la fin de sa carrière, il est hors de question pour lui que le pilote Red Bull remporte le championnat.

Je me prends vite de passion pour ce sport duquel je ne suis pas grand chose, comprenant pourquoi ceux qui s'y intéressent deviennent des passionnés. La tension à chaque virage est indescriptible.

Dès les premiers tours nous assistons à des sorties de piste. Le coéquipier de George est mêlé dans un accident qui déclenche l'entrée de la voiture de sécurité. Toutes les monoplaces se rangent en file indienne derrière la supercar qui les emmène.

Les tours se suivent et l'action ne cesse pas. Il y a toujours quelque chose à regarder. Bientôt, les pilotes viennent changer leurs pneus. Les arrêts au stand sont impressionnants, surtout à vivre d'aussi près. On ne parle pas assez du travail des mécaniciens dans les garages. Ils sont incroyables.

Alors que je décroche un instant de l'écran pour regarder les gens autour de moi s'affairer, tout le monde s'agite autour de moi. J'interroge Yann du regard.

— Il est onzième.

Oh. Il remonte. S'il finit dans les dix premiers, il ramène des points capitaux à son équipe qui en a cruellement besoin.

Quelques tours plus tard, il gagne encore une place. Il est dixième. Il est dans les points.

La tension est palpable dans le garage. Certains ont le sourire aux lèvres, d'autres n'y croient pas encore.

Jusqu'au moment où tout le monde se met à hurler de rage.

Tout va très vite. Il a percuté une autre monoplace. Une Mercedes.

Les deux voitures partent à une vitesse folle, droit dans les graviers. Il y a énormément de morceaux de carbone qui volent partout, c'est impressionnant.

Le drapeau rouge est immédiatement agité.

Je ne me détends pas tant que le pilote britannique n'est pas sorti de sa voiture. Il se dirige, fou de rage, vers la Mercedes de Bottas. On n'entend pas ce qu'ils se disent, mais il n'y a rien d'amical.

Tout le monde autour de moi laisse sa rage et sa déception. Tout le monde a le même avis : c'est de la faute du pilote Mercedes.

Toutes les monoplaces rentrent aux stands, le temps que la piste soit dégagée. Les deux pilotes vont bien, c'est le principal. Les voitures, c'est autre chose. Les dégâts sont conséquents.

Les écrans montrent l'action à nouveau.

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Demande Manon à Yann.

— Regarde, le passage est étroit, Bottas a défendu alors qu'il avait un moins bon rythme, et que c'était dangereux. George a dû mettre une roue dans l'herbe pour l'éviter. Sauf que l'herbe est encore trempée, même s'il ne pleut plus, ça l'envoie automatiquement de travers, il fonce dans Bottas et les deux partent dans les graviers.

La course finit par reprendre, George finit par rentrer aux stands. Il enlève son casque avant de mettre une casquette, je ne l'ai encore jamais vu si énervé. Ses traits sont tirés tellement il est en colère.

— Ils vont essayer de me mettre ça sur le dos, ce n'est pas de ma faute !

Lyla arrive en courant. C'est une situation de crise, elle est toute affolée.

— Va immédiatement en zone presse, tu vas être attendu. Il faut que tu donnes ta version avant lui. Tiens.

Elle lui tend un téléphone.

HELPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant