Chapitre 30

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La Ferrari de Charles rentre au stand pendant le tour de formation, il ne prendra pas le départ de son Grand Prix national. Sa monoplace a été trop endommagée la veille, il laisse la pole position libre, avec une avenue pour Max Verstappen, qui n'a plus qu'à s'élancer seul aux avants-postes.

    Je n'ai jamais vécu un Grand Prix aussi angoissant que Monaco. Tout le long de la course, les monoplaces frôlent les murs, manquant de s'écraser dedans à chaque tour. Il y a peu d'espace, il est très compliqué de dépasser ici. Et ça ne manque pas, George, qui était parti à la quatorzième place, suite au forfait de la Ferrari, passe le drapeau à damier à la quatorzième place. Une course régulière, rien d'anormal. Encore une course terminée en dehors des points, il va finir par perdre patience. Mais personne ne s'attendait à le voir rentrer dans les points aujourd'hui.

    Je ne le vois pas avant la soirée d'après-course. Taylor, Lana et moi avons sorti nos plus belles robes pour rentrer dans cette soirée très sélect, accompagnées d'Alex et Lily.

    Beaucoup nous dévisagent. Tout le monde se connaît sur ce genre d'événements. Si certains me reconnaissent, mes deux amies sont elles scrutées de la tête au pied par chaque personne qui croise leur chemin, jusqu'à ce que les pilotes nous rejoignent.

    George n'est pas là, je n'ai pas eu de nouvelles de lui, je ne sais même pas s'il compte venir. Charles et Charlotte font leur entrée, remarquée. Le couple monégasque ferait rêver tout le monde tant ils semblent parfait. Quand ils nous rejoignent, je ne rate pas les regards méfiants que lancent la jeune femme à mes deux amies. Je peux la comprendre, entre Taylor qui est complètement sous le charme de Charles, même si elle n'a absolument pas ses chances, et Lana qui fait son numéro habituel, je me méfierais aussi à sa place.

    Je me retrouve à discuter seule avec elle après l'arrivée de Pierre, qui fonce immédiatement discuter avec la jolie rousse. Il a terminé sixième, devant Lewis Hamilton, aujourd'hui, c'est une sacré performance de la part du français, il ne manque pas de s'en vanter. Opportuniste au possible, Lana tourne enfin son attention vers lui. Elle joue à un jeu dangereux avec lui.

— Ce sont tes amies ? Me coupe Charlotte dans mes pensées.

— Amies est un grand mot. Disons qu'elles ont saisi l'opportunité d'un week-end ici.

— Je comprends mieux. Je les ai entendues discuter de ta relation avec George, elles disaient que ça n'avait aucun sens.

    Venant de Lana, je ne suis jamais étonnée d'un coup bas. Mais Taylor est censée être réellement une amie, même si nous nous sommes éloignées ces derniers temps.

— Surtout la brune, je ne sais pas ce que tu lui as fait, mais elle a l'air de t'en vouloir.    

    Je me pince les lèvres. Au moins je suis fixée.

— Désolée, je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

    La sincérité de Charlotte me touche, je pense qu'elle est vraiment gentille, comparée à beaucoup de femmes que nous pouvons croiser ici.

— Comment va Charles, après la déception d'aujourd'hui ?

— Pas terrible, il ne voulait même pas venir ce soir. Il est maudit, c'est son rêve de gagner ici, chez lui. Mais, rien. Il a toujours des problèmes, alors qu'il est excellent.

    Je m'apprête à me tourner à nouveau vers mes amis, quand une femme nous rejoint, Charlotte et moi. Je la reconnais immédiatement. La jolie brune enlace mon amie du soir avant de se tourner vers moi.

— Oh, je ne t'avais pas reconnue, je suis désolée, je ne serais pas venue sinon, je ne suis pas sûre que tu aies vraiment envie de me voir.

    Carmen. Elle a vraiment l'air sincère, et désolée. Elle est terriblement gênée et s'apprête même à repartir, mais je peux être cordiale, elle n'a rien fait de mal.

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