Chapitre 40

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C'est à contrecoeur que je quitte la chaleur de ses bras en ce lundi matin. Il faut que je commence à me bouger si je ne veux pas rater mon avion. Il ne me facilite pas la tâche quand il grogne et enroule ses bras autour de ma taille pour me retenir.

- Reste encore un peu, râle-t-il avec sa voix encore endormie. 

Je me laisse aller quelques secondes contre son torse avant de reprendre la raison.

- Je vais rater mon avion, il faut vraiment que j'aille prendre une douche.

- Tu pourrais rentrer avec moi. J'ai des choses à faire à peine arrivé, tu le sais. 

Il soupire mais finit par ouvrir totalement les yeux et me lancer un petit sourire.

- On se voit ce soir, de toute façon ? Lui demandais-je.

- Bien sûr, je ne reste pas longtemps, je repars pour Zandvoort mercredi. 

Je dépose un baiser sur ses lèvres avant de m'extirper du lit. Je laisse mon téléphone sur ma table de nuit pendant que je me glisse sous la douche. Je prends mon temps pour prendre soin de moi, après ce week-end pluvieux qui s'est terminé en beauté.

Je finis par sortir de la salle de bain, avec un sweat de George sur le dos, pour plus de confort pendant le trajet, et je suis accueillie par un pilote qui ne m'adresse même pas un regard. Il a les yeux rivés sur son téléphone, il ne me dit pas un mot. Peut-être qu'il est concentré sur ce qu'il regarde. J'entreprends de faire ma valise en silence, jusqu'à ce qu'il se décide à m'adresser la parole.

- C'est mon sweat, ça. Tu penseras à me le rendre. 

La froideur dans sa voix me surprend. Quelque chose ne va pas. Il n'y a aucune raison pour qu'il me parle sur ce ton, ni qu'il réclame son sweat. Je l'observe, sourcils froncés, mais son téléphone est le seul qui a son attention.

Je me pince les lèvres. Je ne sais pas ce qu'il lui prend, soudainement.

- Je ne pensais pas que ça posait problème que je garde un de tes sweats. 

Il ne prend même pas la peine de me répondre. Ma mâchoire se tord de colère. Puisqu'il insiste, je retire le sweat et le jette sur ses genoux. Il se contracte, mais il ne redresse pas le regard. Je laisse échapper un petit rire sans joie. Je sens la colère monter. Il n'a aucun droit de me traiter de cette manière, pas après ce qu'il a dit hier, devant tout le monde.

Je récupère mon téléphone et mon chargeur sur la table de nuit, avant de les ranger dans mon sac à main. Je ferme ma valise et reste quelques secondes à l'observer. La contraction de ses muscles est le seul détail qui m'assure qu'il est attentif à moi. Il s'efforce de faire comme si je n'existais pas. Je ne pensais pas qu'on en était revenus là.

Je m'assois doucement sur le bord du lit, prenant sur moi pour essayer de régler la situation avant de partir.

- Tu ne m'accompagnes pas à l'aéroport ? 

Il ne prends même pas la peine de me regarder pour me répondre.

- Tu es grande, tu connais la route. 

Je ne comprends rien. Je ne le comprends pas. Je me lève du lit comme s'il venait de me brûler, alors que mon coeur se serre. Je ne mérite pas la manière dont il est en train de me traiter. Est-ce qu'il regrette ce qu'il a dit hier ? Est-ce qu'il a pris peur ? Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Quelque chose qui aurait pu le blesser ?

Dans un soupir bruyant, je prends ma valise et ouvre la porte de la chambre, avant de me tourner une dernière fois vers lui. Il est en train de sourire devant son téléphone. Moi qui pensait qu'il avait un problème avec moi, je ne m'attendais pas à ce qu'il n'en ai en fait rien à foutre.

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