Chapitre 26

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Je ne me rendrais pas à Monaco.

La fièvre de Yann ne fait qu'augmenter, Manon commence à être malade également. Il est hors de question que je parte en les laissant tous les deux malades aux soins de quelqu'un d'autre.

    J'ai envoyé un message à George un peu plus tôt pour le prévenir, il ne m'a pas répondu. Il devait passer me chercher avant d'aller à l'aéroport, j'espère qu'il verra mon message avant de faire un détour inutile.

    J'envoie également un message Jeff et à Ayden, pour les prévenir que je ne passerai pas au foyer. Je ne veux pas laisser mes malades tous seuls, ils ont besoin de moi.

    Je m'enroule dans mon plaid, malgré la douceur du mois de mai, il fait froid quand on reste dans un canapé toute la journée. Yann s'est endormi, Manon regarde la télé. Je les observe, tous les deux. Je suis tellement heureuse de les avoir dans ma vie. Quand tout va mal, ils sont toujours là. Je leur dois beaucoup plus que ce qu'ils pensent.

    Mon téléphone vibre, je jette un coup d'oeil rapidement, espérant une réponse de George malgré moi. Raté, c'est Jeff. Je n'ai pas de nouvelles du pilote depuis qu'il est parti dimanche matin. Est-ce qu'il faut que j'accepte ses périodes de silence ? Ou est-ce que j'ai raison d'être contrariée ?

    Je soupire en me rappelant qu'il n'est rien pour moi, que je n'ai aucun droit d'être énervée après lui. J'ouvre le message que je viens de recevoir sans attendre.

    Ne t'inquiète pas pour ça, reste avec Yann et Manon personne ne va t'en vouloir.

    J'allais taper une réponse quand j'entends quelqu'un toquer à la porte. Mon coeur rate un battement, avant de revenir à la normale. Ça ne peut pas être lui, il doit déjà être à Monaco.

    Je me lève, toujours dans mon plaid, et vais ouvrir en me demandant qui peut bien nous déranger à cette heure-là.

    Pourquoi est-ce qu'il n'est pas à Monaco ? Est-ce qu'il a un problème ?

    Je reste bouche bée devant George qui se tient sur le pas de la porte avec des pizzas dans les mains.

— Tu vas me laisser entrer ou tu vas camper ici avec ton plaid ?

— Qu'est-ce que tu fais là ?

    Je m'efface pour le laisser entrer.

— Yann s'est endormi, évite de faire trop de bruit.    

    Il m'accompagne jusque'à la cuisine et mets les pizzas dans le four pour les garder au chaud avant de finalement, me répondre.

— J'ai décalé mon avion à demain. Ça ne va tuer personne si je n'arrive pas aujourd'hui à Monaco.

    Je le dévisage sans parler, ne comprenant toujours pas ce qu'il fait là.

— Comment ils vont ? Me demande-t-il.

— Ils sont très fatigués, ça ira mieux dans quelques jours, mais je ne pouvais pas les laisser seuls.

— Tu as eu raison, ils ont besoin de toi.

    Il me regarde de haut en bas.

— Tu sais qu'on est en plein mois de mai et que tu es habillée comme si on était en plein hiver ?

    Je lui frappe le bras pendant qu'il se moque. Il attrape mon chignon et me secoue la tête alors que je le fusille du regard.

— Prends le temps de te reposer, toi aussi.

    Je le hais d'être si attentionné. Il se fait une place dans ma vie en tant qu'ami, je ne fais rien pour l'en empêcher. C'est agréable d'avoir quelqu'un qui s'inquiète pour moi. J'espère qu'il ne partira pas trop vite de ma vie.

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