Chapitre 35

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La panique prend totalement le contrôle de mon corps quand des phares s'approchent, le bruit d'un moteur qui ralentit, un frein à main qu'on tire. J'ai la tête dans les bras, je ne veux pas affronter ce qui arrive. Ça pourrait être n'importe qui, et je suis seule. Il pourrait m'arriver n'importe quoi, et je suis seule.

Les pas de quelqu'un se rapproche de moi, je tremble.

—Sara ?

Le soulagement est trop brutal, je me relâche complètement quand je reconnais la voix de Jeff. Je me redresse tandis qu'il s'approche de moi. Je le prends dans mes bras, tellement heureuse d'avoir un visage bienveillant dans un tel moment.

— Est-ce que tu vas bien ?

— Tu ne peux pas savoir combien je suis heureuse de te voir. Tu as fait vite.

Il me sourit en se détachant de moi.

— J'allais dormir quand j'ai vu ton message, j'ai sauté dans ma voiture. Tu sais que tu peux compter sur moi. Qu'est-ce que tu fais toute seule au milieu de nulle part ?

— On allait chercher des pizzas, aucun de nous n'avait le courage de faire à manger et tu connais les livreurs chez moi : ils ne livrent pas le dimanche soir. Et il y a eu un chevreuil, et la suite tu la connais.

— On ?

Je déglutis. Je n'aime pas lui donner un élément pour l'apprécier un peu moins. Je ne lui répond pas, il semble comprendre que je ne veux pas en dire plus, et se tourne vers ma voiture.

— Elle ne démarre plus ?

— Non, elle ne veut rien entendre. On a essayé plusieurs fois, mais rien.

Il ne tique pas quand je fais à nouveau référence à une deuxième personne. Il a bien dû comprendre, il sait qui était avec moi ce soir.

— Yann et Manon n'ont rien ? Me demande-t-il en ouvrant le capot.

— Ils nous attendent à la maison, je leur ai envoyé un message pour leur dire que tu volais à notre secours.

Il rit doucement.

— Ne parle pas trop vite, ça se trouve je ne vais rien pouvoir faire.

Il me demande de venir lui tenir la lampe, je l'éclaire pendant qu'il touche à je ne sais quoi. Je n'y connais rien en mécanique, je n'ai probablement pas ouvert un capot depuis que j'ai passé mon permis. Je ne suis même pas sûre de savoir où est la manette pour ouvrir le mien.

— Tu peux aller réessayer de démarrer ?

Je retourne m'asseoir sur le siège conducteur, et tourne la clé pour mettre le contact. La voiture s'allume, c'est déjà une amélioration. Je tourne complètement la clé pour démarrer. Le moteur tente de se mettre en route, mais ne va jamais jusqu'au bout.

— Ok, je sors les câbles, elle va démarrer. Elle n'a presque rien pris. Ça va aller Sara, tu me crois, hein ?

Je hoche la tête. Il rentre dans sa voiture pour ouvrir son propre capot et entreprend de brancher nos deux voitures entre elles.

Le soulagement que je ressens m'affaisse sur mon siège quand le moteur se met à tourner.

— Laisse-la tourner encore un peu avant de repartir, il faut que la batterie se recharge. Fais-moi le plaisir de changer de voiture.

Je le regarde et lui souris sincèrement.

— Merci Jeff, vraiment. Merci de toujours voler à mon secours.

— Est-ce que tu peux être honnête avec moi, Sara ?

Je fronce les sourcils et hoche la tête pour qu'il en vienne au fait.

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