Chapitre 33

431 27 3
                                    

Entrer dans le paddock accompagné d'une horde d'enfants et d'adolescents, ce n'est vraiment pas le moyen de se montrer discret. Nous les faisons rentrer un par un, avec les pass que George nous a obtenu. Le trajet jusqu'à Silverstone s'est bien passé, tout le monde a été sage dans le bus, malgré l'excitation général. Tous ceux qui sont là se son intéressés à la Formule 1 après notre annonce, ils ont tous les yeux émerveillés de se rendre enfin sur un milieu qu'ils suivent depuis des semaines. Ils s'en sont passionnés au point de réquisitionner la petite salle que nous aménageons en salle de cinéma de temps en temps pour diffuser les Grand Prix.

Je jette un coup d'oeil à Yann et Manon, qui sont beaucoup plus à l'aise que les autres, bien que toujours autant impressionnés.

Ayden a tenu à venir aussi, il se tient en arrière du groupe. Même s'il a progressé sur le côté social, il ne s'est pas vraiment encore fait d'ami. Il est plus vieux que la plupart, c'est compliqué. Sans parler que sa vie jusqu'ici l'a obligé à murir plus vite que la moyenne, il a du mal à trouver sa place.

Il rattrape son retard scolaire à une vitesse hallucinante. Lundi, il va passer un examen blanc à l'école, qui fait venir un professeur spécialement pour l'occasion. S'il s'en sort, alors il pourra passer les examens de rattrapage en septembre. C'est les accords que nous avons conclu.

Tout le monde est enfin rentré, Jeff me rejoins. Il est extrêmement stressé, une sortie de cette envergure demande énormément d'organisation. Même si George et moi avons fait le plus gros, c'est de sacrés responsabilités pour lui.

— On va chez McLaren en premier, c'est ça ?

— C'est ça, je vais vous présenter à Daniel. Il va être ravi.

— Ton pilote nous rejoint quand ?

Je hausse les épaules. Je l'ai eu au téléphone hier soir, il m'a dit qu'il avait une journée très chargée avant le Grand Prix, qu'il nous rejoindrait quand il le pourrait. Je n'ai pas caché ma déception quand il me l'a annoncé. Avec nos emplois du temps de ministre, nous n'avons pas réussi à nous voir à son retour d'Autriche, pour notre plus grand malheur. Et encore aujourd'hui, nous n'avons pas de temps à nous accorder.

La distance m'empêche au moins de sombrer encore un peu plus.

Ayden me rejoint à l'avant du groupe, tandis que j'entends Yann et Manon expliquer aux autres qu'ils ont déjà rencontrés des pilotes, qu'ils ont passé du temps chez Williams.

— Alors, il est où l'homme parfait ?

Je lui donne une tape sur l'épaule.

— Ne l'appelle pas comme ça.

— Pardon, pardon. Il n'a qu'à pas avoir l'air aussi parfait. Il part combien aujourd'hui ?

— Douzième.

— Mais, il était 9ème après le sprint, non ? Ah, j'avais oublié qu'il avait pris des pénalités.

Il a fait un excellent sprint hier, cette course miniature qui donne l'ordre de départ du lendemain et qui permet aux huit premiers d'inscrire des points pour le championnat. En terminant neuvième, il était à la porte des points alors qu'il réalisait sa meilleure performance de la saison.

J'espère qu'il fera une aussi bonne course aujourd'hui. Gagner ses premiers points à domicile est la meilleure chose qui puisse lui arriver. Il en rêve, mais j'ai peur qu'il se mette trop de pression sur les épaules.

Je ne peine pas à trouver le souriant Daniel quand nous nous approchons de l'hospitalité McLaren. Il nous attendait. Il s'avance immédiatement vers nous, saluant notre petit groupe avec beaucoup d'énergie. Les gamins lui sautent dessus, lui posent mille questions. Ils ont tous un marqueur, pour qu'il signe des cartes. Mais il leur a fait une meilleure surprise, il s'éclipse une seconde avant de revenir avec des casquettes signées par les deux pilotes de l'écurie britannique. Son coéquipier nous a même rejoint. J'ai eu peu de contacts avec Lando, même si je sais qu'ils s'entendent bien avec George.

HELPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant