Chapitre 25

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Je me trouve un tabouret libre au bar sans peiner, il n'y a pas encore beaucoup de monde, il est assez tôt.

Je rumine dans mon coin. Ma réaction serait tout à fait appropriée s'il y avait quelque chose de réel entre nous, mais ce n'est pas le cas. Il a le droit de connaître Lana, Lana a le droit de le connaître mieux que moi. Mais malgré ça, il n'y a qu'une pensée qui tourne en boucle. Est-ce que c'était Lana qui l'appelait ?

    Je ne sais pas ce que je ferais si c'était elle.

    Je ne sais pas comment je réagirai, et ça me contrarie. Je ne devrais pas être contrariée, il peut parler à qui il veut. S'il veut, il peut même se la faire. Peut-être que c'est déjà le cas, puisqu'elle sait où il habite, elle doit mieux le connaître que ce que je pense.

— Je vous sers quelque chose ?

    Le barman s'est arrêté devant moi, souriant.

    Peut-être que je devrais m'intéresser à des inconnus, la vie serait moins compliquée.

    J'affiche mon meilleur sourire, remettant au fond de ma tête la moindre pensée négative, me concentrant uniquement sur l'homme face à moi, qui est probablement juste serviable.

— Surprenez-moi.

    Il me jauge du regard, son sourire aimable se transforme en un sourire en coin. Il rentre dans mon jeu.

— Ma soirée vient de devenir intéressante, heureusement que je ne fais pas tout le service ce soir.

    Je l'observe pendant qu'il prépare ma boisson. Dans un autre contexte, il aurait pu me plaire. Il pose sur le bar devant moi un cocktail bleu sombre, j'ai aucune idée de ce qu'il y a dedans. J'attrape la paille et allait boire une gorgée quand deux mains se posent assez brusquement sur le bar à côté de moi, interrompant mon échange de regard avec le barman.

— On va faire un tour ?

    George ne prête absolument pas attention à l'homme qui va probablement perdre sa mâchoire à regarder le pilote bouche bée.

— Pourquoi faire ?

    Je prends une gorgée de mon cocktail. Je ne saurais absolument pas dire ce qu'il y a dedans, mais je me régale. Le pilote britannique sort un billet de sa poche et le pose sur le bar.

— Sara, s'il te plaît. On ne va pas faire une scène ?

    Je tente de l'ignorer, mais le barman n'est plus du tout d'agréable compagnie. Il a probablement reconnu George, vu la tête qu'il tire.

— Très bon, je suis surprise en effet.

    George se tourne finalement vers lui, le regard noir.

— Merci pour vos services, je prends le relais.

— Vous êtes George Russel ?

    Il l'a bien reconnu. Ma mâchoire se tord d'agacement. Pourquoi est-ce qu'il faut que mon alibi pour fuir cette soirée nulle soit de son côté ?

— Je suis désolé, je n'avais pas reconnu votre copine, s'excuse-t-il immédiatement. Je n'aurais jamais osé, vraiment. Je suis un fan, j'ai hâte que vous signiez avec Mercedes, je suis sûr que les gens se rendront enfin compte de votre talent.

    Un putain de fan. Il ne pouvait pas juste le reconnaître, il fallait que ce soit un putain de fan. George se radoucit soudainement, alors que je m'agace un peu plus.

— Tu viens de perdre tout ton intérêt, grognais-je au barman.

— Désolé, je n'ai vraiment pas envie d'être détesté par mon pilote préféré.

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