2 |Takashi

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Nouvelles Galles du Sud,

Je tapai du pied, impatient, observant les Sevaes se dépêcher et courir dans les couloirs du Deity comme si c'était leur dernière mission sur terre. Très peu pour moi. J'enfonçai mes mains dans mes poches et me balançai un instant sur mes pieds, regardant à gauche, puis à droite.

Je ne vis pas Lothar et cela m'ennuya un peu plus. Je fis demi-tour au moment où l'intéressé me siffla, avec sa tête seulement qui dépassait des deux grandes portes de la salle d'audience ou autrement vu comme la salle du trône de notre Empereur.

— Tu es sûr de toi ? marmonnai-je.

Lothar eut un sourire diabolique avant d'agripper mon poignet pour me tirer entre l'espace des deux portes. Je le suivis d'un pas calme et mon regard fut attiré par la Princesse Nokomis qui portait une robe magnifique. Elle avait aussi son petit diadème, la rumeur disait que c'était Arzhel qui lui avait offert, mais j'avais un doute. Pour moi, c'était Aslander. La vérité me serait donnée par l'idiot de service à côté de moi. Lothar portait des vêtements très humains, tout comme moi, même si je m'étais contenté d'un simple t-shirt et d'un jean. Je n'avais pas eu le temps pour plus quand Lothar m'avait traîné ici.

Arzhel se redressa du trône, ayant murmuré quelque chose au Kaizer qui était assis là, le regard pensif. Il hocha la tête aux derniers mots de son Conseiller et se redressa en me voyant. Il descendit les quelques marches qui menaient à son trône et vint me presser contre son torse.

— Kaizer, soufflai-je.

— Allons, nous sommes entre nous, Takashi, me rassura Aslander.

Il était mon aîné de plusieurs années, alors j'avais toujours tendance à jouer le dévoué serviteur. Et même si mon père m'avait élevé avec certaines traditions japonaises, sa culture de naissance, j'avais tendance à oublier certains rangs et certaines politesses.

Je déglutis en repensant à mon père et chassai mes pensées de mon esprit. Je ne pouvais plus rester dans les affres de la guerre ni constamment penser à ce que nous avions tous perdu.

Je n'étais pas la seule personne à avoir perdu un parent, un proche ou d'autres membres de ma famille.

— Comment vas-tu ? me demanda Aslander en pressant mon épaule, puis celle de Lothar.

— On se débrouille, répondis-je, honnête.

Aslander hocha la tête et se frotta le menton.

— Ta mère est très investie dans la cérémonie d'hommages, remarqua mon Empereur. Y seras-tu ?

Je jetai un coup d'œil à Lothar qui semblait lui aussi intéressé par ma réponse. J'enfonçai mes mains dans mes poches et haussai mes épaules.

— Il faut croire, marmonnai-je.

— Cette cérémonie est importante pour tout le peuple, Takashi, reprit Aslander. Sois là, s'il te plaît. Que je puisse honorer ton père et les autres comme il se doit.

Je hochai la tête.

— Cependant, mon cher Koning ici présent ne t'a pas amené ici manu militari simplement pour discuter. Alors, parlons des choses sérieuses. Tu veux bien ?

Je regardai Lothar de façon suspicieuse avant de voir Arzhel revenir vers nous. Il tendit quelque chose à Aslander qui le prit et déroula le papier. Il sembla satisfait de ce qu'il lut, car il hocha la tête et tous les deux pivotèrent vers moi.

— Nous avons une proposition à te faire, Takashi, m'annonça Arzhel.

— Je savais bien que c'était un traquenard, grognai-je en donnant un coup sur l'épaule de Lothar.

LES MAINS DE POUVOIR Tome 2 Fragmented Désire [Terminée]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant