22 | Takashi

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Nous arrivâmes assez tard à la clinique et Tobias était déjà en train de fermer boutique. Nouna prit quand même le temps d'ausculter Zeus sous toutes les coutures et le chien se laissa étonnamment faire. Elle le vaccina et remplit son carnet de santé qu'elle me répéta de bien garder tout au long de sa vie pour suivre ses traitements éventuels, mais aussi sa croissance. Comme c'était un chien qui demandait beaucoup d'entretiens physiques, il fallait être prudent et bien l'exercer pour qu'il se développe correctement et qu'il ne développe pas des comportements étranges ou dépressifs.

Nouna nous fit monter à l'étage assez rapidement et elle me regarda avec des yeux doux pour que je fasse à manger. Je ne luttai pas très longtemps évidemment. Non sans surprise, elle me posa quelques questions sur le camp dans lequel nous avions été et je pus lui répondre avec certains détails. Comme lui expliquer le fait que les Terras avaient souhaité établir un conseil pour prendre des décisions collectives. Nouna en parut surprise, mais me confia que c'était sûrement une bonne idée le temps qu'une autre figure prenne la place si besoin était. Elle finit par choisir un film qui datait un peu et je compris vite pourquoi elle l'avait fait. Pirates des Caraïbes était vieux comme le monde, mais visiblement, cela faisait toujours autant rire Nouna qui ne put s'empêcher de partir dans un fou rire dès que William Turner apparut sur l'écran. Je réussis à dénicher un vieux sachet de pop-corn et quand je revins avec, Nouna perdit son sourire et sembla très émue. Elle me confia que les pop-corns c'était le vice d'Ian et que sa femme avait toujours tenté de cacher ces cochonneries. Je tentai de la réconforter avec un bisou sur la joue, ce qu'elle me laissa faire. Elle finit même par glisser sur le canapé en posant sa tête sur mes cuisses. Zeus lui s'installa à mes pieds et s'endormit, ronflant doucement, laissant Nouna lui gratouiller les oreilles. Nouna se traîna au lit un peu avant minuit et je restai un peu devant la télévision avant de trouver une chambre ou le lit serait bien plus confortable.

Je me réveillai en sursaut vers cinq heures du matin, le corps transpirant et la tête douloureuse. Je m'extirpai du lit en caleçon et m'aventurai dans la salle de bain pour me rincer le visage et reprendre ma respiration.

Pas de lit.

Je secouai doucement la tête, me sentant bête.

J'aurais dû pouvoir dormir normalement depuis tout ce temps et j'en étais bien incapable.

— Un cauchemar ? souffla la voix douce de Nouna dans mon dos.

Je l'avais entendu se lever il y a quelques secondes déjà. Je serrai le lavabo, ne voulant pas me laisser aller à quelques réactions que ce soit à cette heure-là de la nuit, après un tel cauchemar, qui n'était pas moins que le moment où on m'avait annoncé la mort de mon père.

Et qu'on m'avait montré son corps.

Je pivotai vers elle pour retenir ma respiration. Elle ne portait qu'une culotte fleurie avec un haut qui cachait à peine de son ventre. Ses jambes musclées se frottaient l'une contre l'autre, comme si elle avait froid, ou qu'elle était gênée.

— Retourne te coucher, murmurai-je. Ce n'est rien.

Néanmoins, Nouna étant Nouna, elle me tendit sa main. Je poussai un léger soupir, mais je la pris quand même. Elle me tira à sa suite et retourna dans son lit. Elle me poussa à m'y allonger et je levai les yeux au ciel. Je ne pouvais pas avoir pire comme situation. Je m'allongeai et attendis qu'elle le fasse à son tour. Elle but dans son verre d'eau sur sa table de nuit et s'allongea en face de moi, remontant un peu ses genoux contre son ventre.

— Tu en as beaucoup ? me souffla-t-elle dans l'obscurité de sa chambre.

— Quelques-uns, admis-je. Rien de grave.

LES MAINS DE POUVOIR Tome 2 Fragmented Désire [Terminée]Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora