Prologue

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- Maman...

Je suis derrière la porte de sa chambre d'hôpital, le front sur la porte qui me sépare d'elle et la douleur de son état me serre la gorge. J'hésite à entrer. Je ne sais plus comment me comporter. Je ne sais plus comment la regarder.

J'ai très envie de partir. De fuir. De ne plus jamais avoir à la voir ainsi. Clouée sur ce lit d'hôpital. Impuissante, inconsciente...

Mais je ne peux pas la laisser. Je ne peux pas la fuir. Je dois rester auprès d'elle. Elle a besoin de moi. Je dois lui apporter ma chaleur, mon espoir. Si je l'abandonne qui sera là pour elle? Elle n'a vraiment plus que moi. Je ne peux pas l'abandonner aussi.

Je baisse la poignée de la porte et j'entre dans la chambre de ma mère et elle est là, toujours branchée à ces appareils qui tentent de la maintenir en vie.

La première chose que je constate c'est l'odeur entêtante de la javel. Sa chambre vient d'être nettoyée.

Je prends un instant pour refouler les émotions qui me submergent en ce moment. Elle est là. Juste devant moi. Je dois puiser en moi la force de la regarder. Ce n'est pas facile pour moi mais je le dois.

Je pose enfin mon regard sur elle et je ne peux m'empêcher de la trouver magnifique. Le soleil qui entre par la fenêtre inonde son visage et j'ai l'impression qu'elle a pris quelques couleurs depuis la dernière fois que je l'ai vue. C'est-à-dire hier.

Je m'avance encore un peu et je m'asseois sur son lit de malade. Comme à chaque fois. Je passe ma main dans ses cheveux que je démêle avec mes doigts. Les mèches semblent me résister mais je ne m'arrête pas pour autant. J'aime lui faire cela. Lui montrer de la tendresse. Lui dire par mon geste qu'elle n'est pas seule, que je suis là.

Quand j'ai fini, je caresse son visage que je trouve plus beau de jour en jour.

Est-ce un signe qu'elle guérit ? Qu'elle revient petit à petit à nous? Hein?

Je l'espère de tout mon coeur. De tout mon âme. Car si jamais elle n'était plus là, mon monde s'effondrait.

- Maman...tu me manques. Tu nous manques. Je t'en prie ne nous abandonne pas.

Je murmure ces paroles dans l'espoir qu'elle m'entende et qu'elle réagisse. Qu'elle me fasse un signe. Un seul. Que ses pupilles frémissent. Que son doigt bouge ou même qu'un sourire étire ses lèvres sèches. Mais rien.

Encore rien.

Je ferme les yeux pour réprimer la douleur qui me terrasse. Je tourne la tête vers la fenêtre avant de les rouvrir et ils se posent sur un bouquet de fleur de Lys.

Des fleurs?

Je me lève du lit pour m'approcher du bouquet posé sur la table près de la fenêtre. Les rayons du soleil renforce la beauté des pétales blanches. Quand j'y suis, je constate qu'en fait le bouquet est posé sur une chaîne stéréo qui s'est arrêtée de jouer.

Qui a bien pu poser ça là ?

Je me demande. Une idée me souffle que cela puisse être mon père mais je chasse très vite l'idée. C'est peu probable.

Je prends le bouquet de fleur de lys blanches qu'il contient et le porte à mes narines. L'odeur de la plante me fait un bien fou. Je la baisse pour mieux l'admirer quand je découvre qu'il contient un mot.

Je retire la note du bouquet et la lis.

"Je jouerai pour vous jusqu'à ce que vous guérissiez madame."

Lyly.

Lyly ? Comme Lys ?

Qui est-ce ? D'où connait-elle ma mère ? Serait-ce-t-elle une proche à ma mère ? Non je ne le pense pas. Je connais toutes les connaissances de ma mère.

Les Amants De L'ombreOnde histórias criam vida. Descubra agora