Chapitre 6

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NOAH

Le parking externe de l'hôpital est bondé. Il n'y a presque pas de place pour me garer. Je traine un moment dans ma voiture dans l'espoir qu'un véhicule se libère et que j'occupe sa place.

Pendant que je patiente ainsi, j'incline ma tête hors de la fenêtre et contemple le ciel. Il est presque sans nuage. Sa couleur est un mélange de bleu et de gris. À l'horizon, j'aperçois des oiseaux qui s'envolent par vague. Je ne sais pas pourquoi mais ce tableau a quelque chose d'apaisant.

Une légère brise se lève et le vent soulève mes cheveux que j'ai lâché. Je porte mes doigts à mes mèches et les ramènent derrière mon oreille. Et ce geste me fait penser à ma mère. Elle aimait faire celà. C'est en partie à cause d'elle que je les garde si long. Elle aimait y passer ses doigts.

Je croise les mains sur la fenêtre ouverte de la portière et j'y pose mon menton. Je regarde les gens se mouvoir autour de moi. Je vois un patient assis sur une chaise roulante, aidé par une infirmière, il est accompagné jusqu'à son véhicule où l'attendent sa femme qui est déjà installé au volant et ses enfants, deux petites filles blondes, des jumelles certainement, qui lui sautent dessus et se serrent contre lui avec amour.

Le patient quant à lui les embrasse avec dans les yeux un vif sentiment de gratitude. Certainement celle de pouvoir encore tenir ses enfants dans ses bras.

Il est aidé par l'infirmière à s'installer dans le véhicule. Une fois que c'est fait, sa femme démarre et ils s'en vont sans oublier de remercier chaleureusement cette dernière.

La scène me fait plaisir mais m'attriste en même temps. Voir une famille si unie me serre le coeur. Je nous revois, mes parents et moi, avant l'arrivée de Daïna. Nous étions si heureux, si unis. Pourquoi a-t-il fallu que tout finisse ainsi?

Mon téléphone se met à vibrer dans ma poche et les vibrations me déconnectent de mes pensées. Je le retire de la poche avant de mon pantalon et vois que j'ai un message d'Ethan. Je le détache et ce que je lis me fait tiquer du coin de la bouche et me serre le coeur malgré moi.

Il me dit qu'il ne cesse de penser à La fille à la crinière de lion  et qu'il pense qu'il est amoureux d'elle. Il me demande également si je peux l'aider à avoir son numéro puisque nous sommes dans la même classe.

Je fixe le message comme ci l'on venait de m'annoncer une terrible nouvelle.

Mais c'est une nouvelle terrible. La fille qui me fait perdre mes moyens est sur le point d'être courtiser par mon meilleur ami et ce dernier voudrait que je l'aide à la conquérir.

Mon coeur se serre à cette pensée. Sans le vouloir je les imagine déjà ensemble et le couple qu'ils forment me paraît parfait. Tout le contraire de ce que nous ne serons jamais malgré notre attirance commune.

Peut-être que les choses auraient été différentes si nous avions fait les choses correctement.

Peut-être que si nous avions commencé nos rapports normalement, nous aurions eu la chance de vivre quelque chose de différente.

Par normalement, j'entends le fait de se parler, d'être amis, de faire connaissance et tout ce qui prépare à créer un lien fort entre deux individus afin de permettre aux sentiments de s'épanouir.

Oui, peut être que si nous avions commencé ainsi, nous aurions eu une chance.

Enfin, tu avoues ton intérêt pour elle.

Me raille ma raison.

Je ne tente pas cette fois de la contredire.

S'il y'a une chose que je ne sais pas faire c'est me mentir à moi-même. Je suis sous le charme de cette fille depuis que nous faisons la classe de seconde.

Les Amants De L'ombreWhere stories live. Discover now