Chapitre 4

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NOAH

Mon horloge interne sonne et j'ouvre les yeux.

Mes pupilles ont un peu du mal à s'adapter à la lumière de ma chambre que je n'éteins jamais. Dormir dans le noir m'est impossible depuis peu. Je revoir trop d'horreurs dans la noirceur d'une pièce. Des horreurs que je préférerais ne plus jamais revoir de ma vie. Mais c'est peine perdue. Elles sont définitivement ancrées en moi.

Je pose mon bras sur mes yeux et les frottent pour me réveiller complètement. Au même moment, l'alarme se déclenche et me rappelle quel jour nous sommes.

Aujourd'hui je vais à l'hôpital.

Je suis un peu triste parce que la fréquence de mes visites à baisser mais ce n'est vraiment pas de ma faute.

Si je le pouvais, je resterai avec elle tous les jours que Dieu fait. Hélas, j'ai des obligations. J'ai les études, le basket et Daïna. Je dois pouvoir concilier tout ça.

Et tu l'as elle aussi dans la tête.

Ce rappel de ma conscience me fait tiquer car ce n'est vraiment pas ce dont j'ai besoin en ce moment. Penser à elle.

ESI.

La voir hier était si inattendu que je n'ai pas su comment me comporter proprement avec elle. Elle m'a paru plus belle que d'habitude. Elle dégageait quelque chose qui même à distance m'a attiré vers elle.

En vérité, je l'ai vue en premier. J'ai aperçu sa silhouette familière à travers la vitrine quand je m'amusais un peu avec Daïna. Je l'ai vue marcher et admirer les lieux autour d'elle et l'idée m'est venu d'attirer son attention.

Quelle idée !

C'est comme cela que je me suis précipité à l'entrée de la boutique et ait demandé à Daïna de lui faire un câlin pour la stopper. C'était la seule manière pour moi de m'assurer qu'elle s'arrête.

Et elle l'a fait. Elle s'est accroupie et elle a laissé toute sa douceur se déployer autour de ma petite tornade. L'image s'est gravée dans ma tête et s'est frayée une place dans mon coeur.

La voir là, au côté de l'une des personnes les plus importantes de ma vie m'a donné l'impression qu'elle y entrait également. Mais il a fallu que je gâche tout avec mon éternel froideur.

Je tire sur mes cheveux comme pour me punir mais ça ne changera rien. Je l'ai blessée et ça me reste à la gorge.

J'ai vraiment détesté voir sur son visage cette déception après notre moment de flirt que j'ai moi-même initié.

Mais qu'est-ce qui m'a pris de flirter ainsi avec elle?

En fait, je n'en sais rien du tout. Ça été plus fort que moi. Quand je l'ai vue, essayant d'attraper la peluche en hauteur, je n'ai pas résisté à l'envie de m'approcher d'elle. De sentir mon corps près du sien. C'était comme ci je ne contrôlais plus mes pulsions. Je voulais sentir encore cette alchimie qui nous lie. Ce lien qui nous domine et auquel je semble n'avoir aucun contrôle.

Je me suis rapproché d'elle. J'ai tenté nos corps et quand j'ai été plus près, j'ai humé son parfum et j'ai eu une impression de familiarité qui m'a déstabilisé. J'ai eu l'impression de l'avoir déjà senti avant ce parfum.

À ce moment là, malgré moi, j'ai pensé à la fille au Lys. Cette fille que je ne connais pas mais qui m'obsède. Et je me suis envoulu de ce que je faisais à ce moment là avec Esi Gabras.

Mais pourquoi j'ai eu si mal quand j'ai vu cette tristesse dans ses yeux au moment où elle quittait le magasin ?
Pourquoi j'ai encore ténu à lui offrir ce tournesol ? Pourquoi ai-je ressentis le besoin d'adoucir son coeur ? Pourquoi ?

Les Amants De L'ombreWhere stories live. Discover now