Les Amants De L'ombre

Chapitre 8

NOAH

- Daaaaaane ! Daaaaaane !

Je me réveille en sursaut quand la petite voix stridente de Daïna réussit - Je ne sais comment - à m'extirper de mon profond sommeil.

Je me redresse sur le lit et rive mes yeux sur la porte fermée d'où provient le son de sa voix et qui subit les assauts des coups donnés par ses minuscules poings.

- Daaaaaane !? Je l'entends insister et me décide à aller l'ouvrir.

Quand je pose mes pieds au sol, je vérifie si je suis présentable. Lorsque je vois mon corps vêtu d'un large short gris et d'un t-shirt noir, je suis rassuré. Ma petite cyclone ne mérite pas de voir son frère en tenue d'Adam. Ça la traumatiserait.

J'ouvre enfin la porte et cette dernière, vêtue de son pijama rose à pois, laisse éclater sa joie en tapant dans ses minuscules mains.

- Daaaaaane !

Elle s'exclame en venant encercler mes pieds de ses bras. Son câlin me fait du bien. Je m'accroupis pour la prendre dans mes bras et la serrer contre moi mais elle s'échappe comme une tornade et se dirige en riant vers mon lit.

Je me retourne et la regarde avancer dans sa démarche incertaine et son petit postérieur bombé par sa couche me donne envie d'éclater de rire.

Cette dernière, une fois près de mon lit, cherche à y grimper en s'aidant de ses pieds et de ses mains. Hélas, elle n'y parvient pas.

Le lit est très haut pour elle. Elle s'échine à grimper mais n'y arrive toujours pas. Je viens donc pour l'aider mais elle lâche un vibrant "non" qui me dissuade vite de l'aider.

Je la laisse donc se débrouiller seule comme elle aime bien. Je me recule un peu. Je m'adosse sur ma table d'étude, croise ma cheville droite sur la gauche et les bras sur ma poitrine. Je la regarde, amusé, se démener à vouloir grimper sur mon lit d'elle-même.

Elle pose ses petites mains sur mon matelas et ses petites doigts tirent sur mon drap blanc et noir pour prendre appui. Elle lève ensuite son pieds et cherche à s'agripper sur un endroit rugueux en vain. Elle n'arrive pas à s'élever.

Je tente une nouvelle fois de l'aider mais elle refuse encore.

- Naaan!

- Ok rambo ! Fais comme tu veux.

Je monte sur mon lit et me couche de manière à pouvoir suivre de l'oeil les efforts qu'elle déploie en vain pour me rejoindre.

Pendant qu'elle s'échine ainsi, je lève la main et tire le premier tiroir de ma table d'étude pour y sortir ses jouets. J'espère qu'ainsi, elle pourra retrouver plus d'entrain et parvenir à grimper une fois pour toute sur le lit.

Malgré toute sa bonne volonté, ma petite cyclone n'arrive pas à me rejoindre d'elle-même. J'ai de la peine pour elle quand je vois la sueur perlée sur ses joues et ses cheveux se coller sur son front.

Je ne peux m'empêcher de la trouver mignonne surtout quand sa petite langue rose ressort entre ses lèvres entrouvertes et ses sourcils se froisser.

Elle lève finalement ses yeux sur moi et je m'attendris. Elle est fatiguée, ses vains efforts l'ont épuisée. Je crois même qu'elle est sur le point de craquer. Je vois ses yeux larmoyés et ses lèvres s'incurvées. Elle est à bout. Je crois qu'elle est en train de réaliser que sa témérité a ses limites.

C'est lorsqu'elle se décide à demander mon aide que je viens l'aider à me rejoindre sur le lit.

- Daaaaaane ?