Chapitre 17

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- Tout le monde craint d'être choisi pour le troisième combat.

Le ton qu'elle emploie m'inquiète de plus en plus.

- Pourquoi ça? lui demandais-je d'un ton hésitant, appréhendant sa réponse

Elle se tourne vers le fond de la salle.

- Parce que toutes les armes sont admises et qu'il n'y a aucune règle.

Mon sang se glace à l'entente de ces mots. Moi qui espérais depuis notre arrivée que les armes au fond de la salle ne faisaient office que de décor. Après ce que je venais de voir, je n'imaginais pas que la situation pouvait empirer. Grave erreur de ma part. Je balaye le cercle d'élèves dépités du regard, lorsque mes yeux se posent sur Morgane. Elle me fixe d'une telle intensité que je suis tentée à plusieurs reprises de détourner le regard, mais je me retiens. Elle passe une main dans ses longs cheveux roux avant de me tourner le dos. Lise, qui se fait tellement discrète au point que je n'avais pas remarqué sa présence me regarde de travers avant de se tourner à son tour. Je soupire d'exaspération puis reporte mon attention sur le professeur dont le regard parcourt la salle d'une lenteur épouvantable. A chaque fois que ses yeux s'arrête sur un élève ce dernier baisse aussitôt la tête. Je sens les battements de mon cœur accélérer petit à petit tandis que le professeur se tourne vers moi. Il n'oserait pas... pas encore une fois. Son sourire s'agrandit de plus en plus jusqu'à devenir éclatant.

- Elynda...

Malgré le ton neutre qu'il emploi ses mots ont le même effet qu'un coup de massue dans ma tête, et je me paralyse en entendant la fin de sa phrase.

- ... et Rachelle. En position.

J'entends Rachelle retenir sa respiration à côté de moi tandis que la mienne s'accélère. Elle semble chercher mon regard, comme paniquée mais à ce moment là je ne peux détacher mes yeux du professeur. Mais quel est son but à la fin? Nous regarder nous entretuer? prend-t-il du plaisir à nous voir nous acharner les uns sur les autres?

Un bruit métallique me ramène tout de suite à la réalité. Pendant que je me torturait l'esprit à essayer de justifier le sadisme du professeur, Rachelle en a profité pour se rendre au fond de la salle. Elle revient lentement vers le ring en traînant les pieds, tête baissée, un fouet à la main. Un fouet. Un. Fouet. Les élèves s'écartent sur son chemin afin de la laisser passer, puis se tournent vers moi.

- C'est pour aujourd'hui ou pour demain? lance le professeur dans mon dos.

Piégée et résignée, je ne vois d'autre solution que de me rendre à mon tour au fond de la pièce. Je prends le plus de temps possible afin de retarder au maximum le moment redouté mais de toute évidence, je n'y échapperais pas. Arrivée devant les étagères où s'étalent toutes armes de torture imaginable par l'homme je retiens mon souffle. Je vais réellement devoir en choisir une pour combattre Rachelle. Rachelle... parmi tous les élèves présents il a fallut que ça tombe sur elle. Je jette un coup d'œil vers elle, ou plutôt vers son arme avant de me retourner. Un fouet. Quelle arme serait la plus efficace contre un fouet? J'entends d'ici la voix de Aiden m'indiquer le bâton. Effectivement. Un bâton me permettrai de maintenir Rachelle à distance de sécurité et, en cas d'attaque, le fouet viendrait s'enrouler autour. Le bâton est de toute évidence une arme indéniable de défense. Mais en y réfléchissant à deux fois, serais-je capable de faire du mal à Rachelle? Aiden doit probablement se retourner dans sa tombe en m'entendant penser de la sorte.

La voix du professeur me tire à nouveau de mes pensées.

- Début du combat dans dix secondes!

Je jette un dernier coup d'œil vers Rachelle avant de saisir une arme sans réfléchir. J'avance doucement déclenchant des murmures dans mon passage. Ce n'est qu'une fois sur le ring que je me rends compte de ce que j'ai pris. Je fixe le boîtier noir dans ma main avec incompréhension. A vrai dire, je n'ai aucune idée de ce que c'est. Je le retourne pour l'examiner de plus près mais ça ne m'aide pas d'avantage. D'après les regards peinés qu'on m'attribue et les chuchotements qui s'élèves je devine que je n'ai peut être pas fait le meilleur des choix. En levant la tête je remarque le regard qu'appuie sur moi le professeur. Il semble irrité. Comme s'il attendait quelque chose. Je m'apprête à lui poser la question lorsqu'il me devance.

Regarde-moi.Where stories live. Discover now