Chapitre 18

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Je regarde l'infirmière s'éloigner vers le fond de la salle avant de reporter mon attention sur les lits qui m'entourent. Des élèves de tout âge y sont allongés. Je les parcourent tous du regard lorsque mes yeux se posent sur un visage que je ne connait que trop bien.

Rachelle fixe sur moi un regard plus froid que le givre lui même, qui me pénètre jusqu'à l'âme.

Nous restons ainsi à nous fixer dans les yeux l'une de l'autre sans pouvoir détourner notre regard. J'hésite à me lever jusqu'à elle pour aller lui parler, mais je n'ai pas le temps de m'étaler sur la question que l'infirmière est de retour. Elle me tend deux petites gélules et un verre d'eau qu'elle me fait boire en entier. Elle insiste sur le fait que je ne dois pratiquer aucune activité sportive durant les jours à venir pour éviter d'amplifier la gravité de mes blessures, ce que je trouve très ironique, sachant que depuis que je suis arrivée, je ne fais que ça. Une fois rhabillée, et après mûre réflexion je me décide à aller parler à Rachelle. Ma résolution est très vite contredite lorsque je découvre que le lit où se trouvait Rachelle il y a quelques instants est désormais vide. Je balaye la pièce du regard mais ne vois aucune trace d'elle. Elle n'a pas pu se déplacer aussi vite. A moins qu'elle chercherai réellement à m'éviter. Ce que je comprendrais, après ce qu'elle a vu... Non, en fait, je ne sais même pas ce qu'elle a vu. Je me souviens de l'expression de terreur qui figeait son visage mais, peut-être que c'était du à tout autre chose. Avec un peu de chance ça n'avait aucun rapport avec le changement de couleur de mes yeux. Quelle naïve de croire que la chance est de mon côté. Elle ne l'a jamais été. Le cour de mes pensées est soudainement interrompu par une sonnerie que je reconnais être celle du début des cours. Je sors de la salle de guérison à grandes enjambées et suit le mouvement des élèves jusqu'au couloir de salles de classe. Il ne me faut pas plus de quelques secondes pour me rendre conte que je n'ai aucune idée de l'endroit où je suis censée aller. Après tout, personne ne s'est senti obligé de me remettre un emploie du temps. Les élèves s'éparpillent vers les différentes portes tandis que je reste plantée là les bras le long du corps lorsque je me fais violemment bousculer par derrière. Je retiens un gémissement de douleur tandis que le personne se retourne vers moi, arrêtée dans sa course. Une très jolie métisse à lunettes me fait face, deux manuels entre les mains. Je reconnais immédiatement la fille à la clé que j'ai rencontré quelques jours en arrières. Un frisson me parcourt le corps quand je me souviens de la sensation de brûlure sur ma main lorsque j'avais essayé de la prendre. Ca m'était complétement sortit de la tête.

- Qu'est-ce que tu fais là?

Je... comment ça qu'est ce que je fais là?

- Je... je vais en cours. Comme toi j'imagine.

- Où est ta camarade de chambre? Tu n'es pas censée être sous sa responsabilité?

- Et bien... elle est blessée. Elle devrait...

Je m'arrête, venant enfin de remarquer les quatre étoiles qui décorent son blazer. Alors c'est elle Annie. La troisième élève de l'Elite. Elle n'a pourtant pas l'air aussi intimidante que Morgane ou Shawn. Lorsque Rachelle avait mentionné qu'elle détenait les meilleurs résultats de toute l'histoire de l'Elite Academy je n'aurais jamais imaginé une seconde que c'était d'elle dont elle parlait.

Alors que je reporte mon attention sur Annie cette dernière est déjà entrain de s'éloigner. Elle s'apprête à entrer dans une salle de cours mais je l'interpelle juste à temps.

- Attends! Tu ne saurais pas où est ce que je dois...

- Salle de projection, lâche-t-elle avant de rentrer.

Une salle de projection. Pour projeter quoi? Je ne pense pas que ce soit le genre d'école à étudier la cinématographie des derniers siècles. Quoi que... Je parcours le couloir en scrutant les inscriptions des portes. Je longe le mur pendant plusieurs minutes avant de tomber sur la bonne salle. Je tape une fois avant de rentrer. Mes yeux mettent quelques secondes avant de s'accommoder à l'obscurité. La pièce est totalement plongée dans le noir. J'entends des talons claquer le sol lentement avant que la lumière ne regagne complétement la salle. Une femme s'avance en fixant sur moi un regard sévère qui me donne froid dans le dos.

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