Chapitre 6

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Notes :

Dis-moi les mots que j'adore,
Parle-moi d'amour

— Je dois m'en aller, Niagara


disclaimer : chapitre à caractères érotiques





Un lave-linge plus grand était la première chose qu'ils avaient pensé à acheter en emménageant. Celui-ci était bien plus large, plus long que celui d'avant, et il venait à Suguru, chaque fois qu'il le voyait, une flopée d'idées que ses dimensions permettraient.

À partir d'un tel constat, il est aisé d'imaginer qu'embrasser Ayumi ainsi, assise sur la machine à laver en pleine nuit, lui donnait la trique comme s'il avait eu douze ans hier soir. Il en avait eu l'envie toute la soirée; cette lingerie bleue foncée qu'elle avait achetée deux semaines auparavant le torturait.

Elle le savait; nombreuses étaient les fois où la voir passer près du bureau, les jambes nues tandis qu'il y travaillait, l'avait déconcentré. Suguru en riait, ne retenait jamais la main qui le démangeait d'aller s'abattre sur l'une de ses fesses avant qu'elle ne soit trop loin.

Dans la salle de bain, ce lundi là, le travail n'avait pas été là pour l'empêcher de quoi que ce soit; elle prenait soin de sa peau avant l'heure du coucher, lui venait de se doucher. La salle de bain donnait directement sur la chambre et n'était accessible que par là.

La lampe LED au-dessus du miroir diffusait dans la pièce une lumière trop franche, douloureuse à regarder. Il fallait la remplacer; Suguru l'oubliait depuis deux mois. Ils en parlaient avant qu'il ne se décide à l'embrasser. La soulever avec tant de facilité la surprenait à chaque fois, la faisait rire bêtement, et son cœur s'emballait à la manière dont ses mains se baladaient partout où elles le souhaitaient.

Ses lèvres, gourmandes de la faire frissonner, quittèrent les siennes pour fondre le long de son cou. Il embrassa chaudement la peau fine sous son oreille, si bien qu'elle soupira, exprima oralement que son corps vibrait, et leva davantage la tête pour lui laisser la place d'y travailler.

Elle glissa ses doigts dans sa chevelure attachée, le chignon desserré. Quelques mèches s'en échappaient, lui effleuraient la peau; elle semblait réaliser chaque fois Ô combien elle chérissait cette longue chevelure depuis qu'ils s'étaient rencontrés, et à quel point elle aimait s'y accrocher lors de moments comme ceux-là.

Sentir le désir qu'il lui vouait, à travers le caleçon qu'il portait, l'échauffait toute entière; il ne lui avait pas prouvé tant d'intérêt depuis trois semaines au moins.

"Tu te souviens," elle souffla soudain, brisant le silence érotique qui s'était installé, et s'en rappeler la fit glousser tandis qu'il n'arrêtait pas, "dans l'ancien appart'..."

Suguru sembla s'y revoir avant qu'elle n'ait le temps de terminer; elle le sentit rire contre son cou.

"La table," conclut-il à sa place, et Ayumi rit de plus belle tant y repenser la faisait gigoter, s'agiter d'impatience à l'idée qu'ils recommencent. Suguru s'éloigna de sorte à pouvoir la regarder, les mains posées à plat sur la surface de la machine à laver de chaque côté du corps attaché au sien.

La main plongée dans ses cheveux glissa naturellement sur son épaule dénudée, et Suguru prit le temps d'observer un instant ses lèvres roses, pincées tandis qu'elle se retenait de sourire comme une enfant.

"On peut recommencer, si tu veux," il lança, l'air innocent, comme s'il n'était pas déjà sûr de ce qu'elle voulait.

Ayumi laissa promener l'un de ses doigts le long de sa clavicule, puis descendre sur sa peau, retracer la courbe entre ses pectoraux. Ce qu'elle pouvait apprécier cette manie de se balader torse nu dans l'appartement dès qu'il faisait plus de vingt degrés.

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