Notes :
If you want it, you can have it
— Redbone, Childish Gambino
disclaimer : scène détaillée
pratiques abordées : se.toys, face-sittingAyumi était partie depuis plus d'une semaine. Elle en avait pris la décision elle-même. Il avait fallu vider la valise pour la remplir, s'éviter au possible, et le silence, accablant, ne les avait pas épargnés: il avait paru à Suguru, dans le bureau, qu'il aurait finalement préféré l'entendre s'époumoner qu'elle le haïssait.
Peu importait. Il se l'était répété la première nuit, la seconde aussi. Ayumi était chez sa sœur, à plus d'une heure en voiture; elle le lui avait dit avant de s'en aller. Le troisième jour, un message était arrivé;
C'est mieux comme ça pour l'instant
Pense à nourrir le poisson
N'être attendu par personne d'autre que Fuku, le soir, lui minait le moral plus qu'il ne l'avait cru.
Satoru ?
Le ticket inscrit de son numéro de téléphone traînait dans le vide poche à l'entrée depuis qu'il le lui avait donné. Il y avait d'autres choses à penser, à prioriser; le plaisir, égoiste, était satisfait, et l'envie moins lancinante. Satoru devenait moins que ce qu'il avait été. Les détails s'effritaient peu à peu, son visage ne lui revenait déjà plus autant.
Mais les soirées étaient longues, et avaient passé si vite auparavant; il lui semblait avoir oublié ce pourquoi il les avait tant cherchées.
Le vide, l'abandon; qu'il en soit à l'origine ou non, appelaient à être comblés. Il avait longtemps hésité, n'avait pas pris la peine de créer un nouveau contact, n'avait pas su quoi envoyer une fois décidé.
Présenter son identité le faisait grimacer; un disgracieux " c'est Suguru ", aurait bien trop évoqué d'actes et de pensées, bien trop de gestes, surtout, qui eux persistaient, et le ramenaient à un embarras encore trop récent.
Oui ?
Il aurait suffi qu'il en fasse la demande; " c'est qui ? " était plus confortable à recevoir, plus simple d'accès pour y répondre. Moins impliqué. Mais Satoru, ces temps-ci, ne donnait pas ses coordonnées à n'importe qui.
Tu es là ce week-end ?
Au bar ?
Non
Ailleurs
Dimanche soir chez moi, ça te va ?
L'attente du week-end avait fragilisé sa décision, l'avait rendu hésitant. Ces dernières semaines étaient prétexte à mieux s'analyser, mieux se comprendre : Suguru n'était pas dupe quant à son propre fonctionnement; l'envie de l'autre tentait de remplir un creux béant. Satoru lui vouait une attention démultipliée chaque fois qu'il s'y aventurait, le rendait un peu plus
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Sakenoana
FanfictionÀ trente ans, Suguru tisse les prémices d'une vie dite parfaite, construite; il n'a rien besoin de plus que ce qu'il a déjà. La stabilité lui rend l'avenir rassurant. Pourtant, quand il rencontre Satoru, aimer devient un défi incessant; il est diffi...