cinq

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Isis est submergée, il s'agit d'une déferlante d'émotions depuis le début de la journée

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Isis est submergée, il s'agit d'une déferlante d'émotions depuis le début de la journée. Elle ne peut détourner le regard de celui de Pierre, elle est hypnotisée par la puissance fascinante qu'exercent ses iris azurs sur elle. Seule une question s'échappe de ses lèvres tremblantes :

- Tu aimes le risque ?

- Un peu, avoue-t-il avec un petit sourire. Mais c'est vrai que cette fois-ci, je me suis vraiment fait peur, mais la peur va finit par disparaître dans quelque temps.

Isis n'est pas bien convaincue mais elle ne dit rien. La peur est omniprésente dans sa vie, elle y prend une place majeure. Elle ordonne tout. Elle coordonne le moindre de ses gestes, elle commande la moindre de ses pensées. Elle est à l'origine de ses troubles, de ses habitudes, de son retranchement.

Isis est son propre paradoxe, le normand en est convaincu. A cet instant précis, elle est différente de leur deuxième rencontre. Elle ne dégage plus cette prestance glaciale, elle n'est plus sûre d'elle et elle paraît aussi fragile qu'un château de carte, prêt à s'effondrer au premier coup de vent.

Elle est comme le premier soir au restaurant. Ses paroles sont fébriles, elle est pleine de timidité derrière ses répliques provocatrices qu'elle pouvait avoir. Ses yeux chocolat sont embués de larmes sans que Pierre en comprenne la raison.

Elle ne pose aucune question, seuls ses yeux continuent de la fixer. Il ne saurait décrire les émotions se succédant dans ses pupilles tandis qu'il évoque la mort à travers un simple accident. Pierre aimerait partager ses craintes vis-à-vis de son métier pourtant elle est la seule à ne pas se montrer intéressée par ce qu'il fait.

Alors, il ne dit rien.

Pierre est soulagé qu'elle ne pose aucune question. Il se sent bien, il se sent lui-même à ses côtés lorsqu'ils continuent de discuter en étant assis sur le bout de ce lit. Seules leurs cuisses se touchent irradiant le corps de l'autre par cette chaleur et aucun d'eux ne cherche à s'éloigner par peur de briser ce contact.

La brune n'esquisse pas un geste, elle se contente de garder cette assiette de wings de poulet sur ses genoux et les minutes s'écoulent, jusqu'à ce qu'elle sursaute en entendant les cris provenant du salon. Une main sur le cœur, elle croise le regard du normand qui sourit amusé par sa réaction, il glisse :

- Il y a sûrement un but.

- Vas-voir.

Pierre secoue la tête, il préfère rester ici mais il ne l'avouera pas. A la place, il joue avec ses chevalières tandis que la jeune femme se questionne sur ses intentions. Il paraît lui-même indécis, elle se décide à parler pour arrêter le flot de ses pensées :

- Je ne savais pas que les gens de Rouen supportaient Paris.

- Je ne suis pas n'importe qui, souffle-t-il amusé.

EMPTY PLACES » Pierre GaslyWhere stories live. Discover now