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Pierre est réveillé par la lumière émanant de porte d'entrée qui vient de s'ouvrir. Il ne réagit pas immédiatement, en pensant qu'il s'agit de la brune, pourtant cette dernière se tient toujours dans ses bras. Sa tête repose sur son torse, elle est collée entre son corps et le dossier du canapé mais l'étroitesse de l'espace ne semble pas perturber son sommeil.
Ses yeux bleutés se plissent lorsqu'il comprend que ce n'est pas Isis se tenant dans l'entrée où émane cette source lumineuse. Il n'aperçoit qu'une cinquantenaire et il se redresse immédiatement pour tirer le plaid, afin de recouvrir leurs corps entrelacés, devant ce regard méprisant. Il est surpris que Isis ne se soit pas encore réveillée, elle qui a le sommeil léger mais il se doute qu'elle est sûrement bien trop fatiguée.
- Qu'est-ce que...
Isis finit par émerger à son tour en sentant le pilote s'agiter, ses yeux endormis s'arrêtent sur sa belle-mère se tenant dans le salon et Isis semble pris d'un bond surhumain. Elle se redresse avant de s'exclamer :
- Mais bon sang, c'est mon appartement !
- Je t'ai envoyée un message, tonne-t-elle.
Isis n'aperçoit pas son téléphone à proximité, il est sûrement dans sa chambre. Dans tous les cas, les messages et appels relatifs à sa belle-mère sont tous placés en sourdine depuis des années, mais sa réponse n'explique toujours pas sa présence ici.
Elle continue de parcourir la pièce d'un regard méprisant, elle ne témoigne qu'un profond dédain pour cet appartement malgré son aménagement et ses décorations que Isis trouvent à son goût, comme les quelques amis qu'elle peut inviter. Ses yeux de vipère s'arrêtent sur les débris de verre qui jonchent le carrelage de la cuisine et elle continue d'une voix blanche :
- Encore un jeune homme différent de la dernière fois, décidément tu les enchaînes.
Isis est soudainement effroyablement gênée pourtant le pilote ne semble pas le remarquer, ou du moins, il n'y prête pas attention. Il est bien trop occupé à fixer avec acrimonie la femme se tenant devant eux. De nombreuses fois, il a rencontré les mères de ses quelques copines, mais jamais dans de telles circonstances.
Il n'y a que de la tension dans la pièce et il se doute bien que l'amour ne règne pas entre les deux femmes. Il est difficile pour lui d'imaginer que les relations familiales peuvent être perturbées, lui, qui a toujours connu l'harmonie dans sa famille recomposée.
Isis ne se contient pas, pas cette fois-ci alors que son père ne se tient pas dans les parages. Elle fait des efforts en sa présence, pour ne pas le blesser et pour maintenir un semblant de lien dans ce qu'il souhaite être une famille soudée.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Il y avait une chaise vide hier soir au show, continue-t-elle en inspectant la pièce. Il y avait une chaise vide au premier rang destinée à notre entreprise, qui, je te rappelle était partenaire de l'événement. Ça fait tâche, vraiment tâche que tu n'y sois pas allée.
