dix-sept

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Isis se gare devant ce village de Dordogne en soupirant, six heures de voiture pour y parvenir depuis la capitale

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Isis se gare devant ce village de Dordogne en soupirant, six heures de voiture pour y parvenir depuis la capitale. Elle est épuisée par ce long trajet mais qu'est-ce qu'elle est heureuse d'arriver, encore plus en voyant la femme se tenant sur le perron de l'entrée avec un grand sourire aux lèvres.

Elle l'attendait.

Isis arrive à sa hauteur et aussitôt, elle se laisse aller dans cette étreinte affectueuse donné par cette femme qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Elles ont les mêmes traits, leurs visages se distinguent par un nez concave identique et les mêmes pommettes hautes, sans compter leurs yeux chocolats qui pétillent.

Un baiser sur sa joue rosée avant de l'entraîner à l'intérieur de l'habitation rafraîchie par la bâtisse en pierres anciennes. Dans le salon, elle aperçoit bien vite ses deux cousins qui la saluent d'un signe de tête, mais leurs yeux se reportent bien vite sur un match de rugby, et des que ce dernier sera terminé, Isis sait qu'ils viendront à sa hauteur.

Isis se laisse tomber sur le tabouret près du petit bar tandis que sa tante lui sert un verre d'eau fraîche. La parisienne observe le cadre photographique présent sur le mur tandis que sa tante s'installe face à elle, elle observe sa nièce d'un regard bienveillant. Elle ne montre que de la tendresse envers Isis qu'elle considère presque comme sa fille.

- Ton père n'est pas venu, soulève-t-elle.

- Il a du travail, répète Isis comme justification donnée

C'est le prétexte qu'il a donné, c'est celui qu'il donne depuis des années pour ne pas venir en Dordogne. Il a pourtant proposé à Isis de la déposer à la gare ferroviaire de Montparnasse mais la parisienne ne prend plus le train. Elle soupire d'exaspération en ajoutant :

- C'est ce qu'il dit.

- C'est ce qu'il dit et je ne peux pas lui en vouloir de ne pas souhaiter me voir, conclut Rachel.

Isis acquiesce, elle n'a pas détourné le regard une seule fois de la photographie où sa mère se tient aux côtés de Rachel. La ressemblance entre les deux jumelles est frappante sur la photographie si bien que Isis en vient à se demander si sa mère en ayant vécu plus longtemps, aurait eu des traits se distinguant d'avantage de sa jumelle.

Il n'est pas étonnant que son père ne veuille pas revoir sa belle-sœur. Isis ne peut pas lui en vouloir comme vient de le dire Rachel, elle se contente de se pincer les lèvres en soupirant. Elle a la gorge nouée, le cœur serré en avouant d'une voix basse :

- C'est de pire en pire avec Nathalie, je te jure que j'ai essayé... j'ai essayé de lui plaire quand j'étais petite, mais ça n'a jamais été suffisant. Il en faut toujours plus, encore la semaine dernière, je ne suis pas allée à... je n'ai même pas envie d'en parler.

- Isis...

- Je ne suis pas à la hauteur, et, je sais au fond que je déçois papa, même s'il m'assure le contraire.

EMPTY PLACES » Pierre GaslyWhere stories live. Discover now