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Isis sait que tout est psychologique, que tout ceci est dans sa tête pourtant elle n'arrive pas à faire diminuer son anxiété. Cette peur croissante possède son être tout entier, elle ne fait que fixer l'écran de son radio réveil.
Elle sent son corps trembler, son cœur s'arrêter et sa respiration s'entrecouper. Elle reste dans son lit, incapable de fermer l'œil depuis le début de la nuit. Les anxiolytiques ne font aucun effet si bien qu'Isis vient à douter si elle les a bien pris en début de soirée, ce n'est pas le cas mais son cerveau lui joue des tours.
Elle s'extirpe du lit pour attraper le flacon, elle en avale un autre en étant persuadée qu'elle n'en a pas pris. Le doute s'immisce dans ses pensées après l'avoir avalé. Elle s'empresse d'allumer la lampe de chevet, ses yeux parcourent les inscriptions sur le flacon et son anxiété ne fait que s'accroître.
Peut-être qu'elle en avait déjà pris un plus tôt, elle ne se souvient pas et la crainte d'un surdosage ne fait que s'accroître.
Isis panique, elle se précipite aussitôt vers les toilettes de la salle de bain. Elle s'enfonce deux doigts au fond de la gorge pour régurgiter le cachet qu'elle vient d'avaler. La brune est soulagée lorsque ce dernier réapparaît dans la cuvette, elle pousse un profond soupir en se passant de l'eau froide sur le visage pour diminuer la chaleur émanant de son corps stressé.
Elle retourne dans son lit, épuisée, à bout de forces, avec la conviction de parvenir enfin à s'endormir. Pourtant, le radio réveil indique l'heure tant redoutée depuis des années, Isis n'est pas effrayée mais tétanisée.
Treize novembre.
Sept années viennent de s'écouler et les souvenirs restent intacts. Ils ne disparaissent pas, ils fracassent toujours ses pensées par leur intensité virulente si bien qu'Isis a sans arrêt l'impression de revivre cette situation.
Il s'agit de véritables flash-back qui prennent son organisme à l'assaut, laissant la majorité de ses nuits terminer en sanglots. Ces derniers sont plus intenses en ce jour particulier et la crise de panique n'est pas prête de s'arrêter. Isis étouffe à chaque inspiration, elle étouffe sous cette culpabilité écrasante.
Elle aurait dû y rester.
Elle aurait dû crever.
Isis se souvient de tout. Elle tente de refouler chaque détail pourtant la scène semble toujours se dérouler au ralenti durant ses pensées intrusives. Elle se souvient d'être arrivée dans ce restaurant, de s'être installée avec ses amis sur cette terrasse dans ce froid hivernal, juste parce qu'elle souhaitait fumer.
Elle se souvient s'être éclipsée aux toilettes pour une envie pressante, elle se souvient s'être lavée les mains en regardant ce tableau accroché au mur, il y avait un champs de fleurs sous un soleil couchant d'une couleur rouge écarlate. Elle se souvient être sortie pour regagner la terrasse, attendant simplement que le serveur passe la porte vitrée pour pouvoir retourner à l'extérieur.
