OSCURO SEGRETO. Tome I.

Chapitre deux : La délicieuse trahison

POINT DE VUE
GIANNINA

– Mio amore, tu es sûr que tu ne veux pas que je te fasse quelques boîtes de plus pour emporter chez toi ?

– Non mamma ! Je te remercie, mais je ne sais même pas ce que je vais faire de toute cette nourriture.

– Il faut que tu prennes des forces, tu as maigri...

Je souris à mamma et monte dans ma voiture, où Reese m'attends avec impatience. Alors que je démarre, papà toque à la fenêtre, je m'empresse de baisser la vitre.

– Ti amo, piccola mia.

– ti amo anch'io papà.

– Je serais toujours là si tu as besoin piccola mia.

Je sens ses lèvres contre mon front, puis mes yeux ne tardent pas à chercher les siens dans le rétroviseur de ma voiture qui s'éloigne de leur maison.

Mes lèvres tremblent en pensant à mes parents qui ne savent rien de ce qui s'est passé.

Et jamais ils ne seront toute la violence qu'à engendrer notre couple.

Lorsque je dépose le dernier carton sur le sol de cet appartement qui m'est encore inconnu, je sens mon cœur se serrer et les souvenirs de ma première maison envahissent mes paupières.

Je me souviens de papà qui était toujours là pour nous aider à réparer la vieille bâtisse que nous avions choisi d'acheter. Arthur n'avait aucune patience pour apprendre à réparer la machine à laver, tandis que papà prenait un malin plaisir à le faire râler.

Nonna ne ratait pas un dimanche pour nous apporter ses fameuses lasagna. Tout le monde était présent, même les parents d'Arthur étaient au rendez-vous autour de la grande table familiale que nous avions monté pour faire de cette maison, notre chez-nous, pour notre grande famille.

Cette grande table dont j'ai senti le bois se fracasser contre mon dos quand il me projetait dans la pièce. Les murs de la maison qui devenait les barreaux d'une cage à mes yeux lorsqu'il était dans ses mauvais jours.

Les larmes coulent à nouveau sur mon visage en ressassant le passé, j'efface ces pensées d'un revers de la main qui vient essuyer les gouttes d'eau salée, puis m'attelle à ranger le contenu de mes cartons.

En ouvrant une boîte, je découvre un objet qui ne m'appartient pas, un bracelet en argent, dont le médaillon est gravé d'initiales que je connais très bien.

Mes doigts caresses quelques secondes le métal brillant.

C'est le bracelet préféré d'Arthur.

Ses lèvres déposant un baiser sur la peau frissonnante de mon poignet me vient à l'esprit, avant que je ne jette à la poubelle ce souvenir amer.

Je sens les gouttes salés brûler mes paupières. Ce dilemme dans mon cœur est incompréhensible, pourquoi je le hais autant qu'il me manque ?

Trois mois se sont écoulés, les feuilles aux couleurs de feu tapissent le sol se trouvant sous mes pieds, un nouveau jour se lève tandis que j'entame une promenade matinale avec Reese mon compagnon à quatre pattes.

Je me sens seule au monde, maintenant qu'il ne reste plus que mon chien et moi, mais j'apprécie sa compagnie, qui pour moi est la plus respectueuse et fidèle que je n'ai jamais eu.

Nous terminons notre balade pour rentrer dans notre petit appartement que j'ai à peine les moyens de me payer.

Comme tous les samedis, après notre promenade de santé, je vais manger le quart d'un repas devant une série Netflix.