Chapitre dix-huit : Désir étouffé

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Après le travail, je ne perds pas de temps et me dirige chez mon frère.

– Giovann ouvre-moi ! Hurlais-je en tambourinant à sa porte. Je sais que tu es là !

Je m'apprête à taper une fois de plus mon point contre la porte, quand celle-ci s'ouvre sur Arthur.

– Bonjour Gigi.

– Qu'est-ce que tu fous là ?

J'ai envie d'arracher le sourire qui arbore son visage. Je le bouscule et entre à pas lourd dans la maison. Mon frère est installé au comptoir de sa cuisine, une bière à la main, une seconde est posée à côté de lui.

– Je peux savoir ce qu'il fait là ?

– Moi aussi je suis heureux de te voir, ma sœur.

– Je crois que je vais vous laisser en famille.

Arthur nous sourit innocemment en se dirigeant à nouveau vers l'entrée.

– Oui, casse toi.

– Giannina !

– Che cosa ?! ti aspetti che lo accolga a braccia aperte ?

– Non parlare italiano davanti a lui! Sai benissimo che lui non capisce ed è maleducato, non sei stato cresciuto così !

– Oh excuse moi Arthur ! Je me tourne face à lui, furieuse. Mon frère à raison je suis impoli, je t'offre la traduction : Casse toi de là connard !

Arthur semble faussement outré, je vois très bien le rôle qu'il joue aux côtés de mon frère.

– Giannina arrête !

– Non, ce n'est pas grave Giovann. Je comprends qu'il y ait encore de la rancoeur entre Gigi et moi, je m'en vais.

Mon sang bout dans mes veines, je suis à deux doigts de lui sauter dessus pour le tabasser.

– De la rancoeu-

– C'est bon Giannina, il s'en va. N'en ajoute pas.

Giovann raccompagne Arthur, pendant que je contiens ma colère, les poings serrés au milieu du salon.

– Depuis quand tu passes ton temps avec mon ex ?

– Avant d'être ton ex, c'était mon meilleur ami Gigi, je continue à le voir comme un ami, pas en tant que l'ex de ma petite sœur.

Un rire nerveux s'échappe de ma bouche, je sens un sentiment de trahison me serrer le cœur, les larmes me montent aux yeux mais je les empêche de se libérer de mes paupières.

– Tu sais ce qu'il a fait ? Tu sais qu'il a brisé la famille que nous avions formé ?

– Gigi... Je m'en suis assez pris à lui lorsque j'ai appris qu'il t'avait trompé, mais c'est mon ami... Et ça ne m'empêchera jamais de te défendre mais je sais faire la part des choses.

– Non ce n'est pas vrai.

Les larmes menacent à nouveau de couler.

– Gigi...

Il tante de me prendre dans ses bras mais je recule.

– Si tu savais vraiment ce qu'il a fait, tu ne le verrai pas comme un ami.

Les larmes dégringolent le long de mes joues et je m'enfuis loin de ce salon, et de ce sentiment affreux de trahison.

– Giannina attends ! De quoi est-ce que tu parles ?

Alors qu'il essaie de me rattraper, je monte dans ma voiture et démarre en entendant mon frère crier mon nom.

Dans le rétroviseur je peux voir son visage froissé par l'inquiétude et le questionnement.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Where stories live. Discover now