Chapitre dix : La ville de l'amour

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Nous nous trouvons dans la cuisine de Nils, isolées des garçons, Julia attrape quelques serviettes en papier sur le plan de travail et me regarde les yeux grands ouverts.

– C'était quoi ça ?

– Je te retourne la question ? Je le connais à peine et il passe sa main dans mes cheveux, puis il... il essuie la sauce que j'ai autour de la bouche ?!

– Il s'est passé quelque chose avec lui lors du nouvel an ?

– Non ! Tu crois que depuis que je ne suis plus avec Arthur j'enchaîne les hommes, Melvin, c'était... c'était une exception, mais Nils, je ne sais pas ce qu'il veut, mais il n'obtiendra rien de moi.

Je préfère rester sur un mensonge en faisant passer Melvin pour mon amant d'une nuit, plutôt que de lui avouer la vérité.

– Arrête, ne me fait pas croire qu'il ne te plaît pas, tu la dis toi-même avant qu'on ne parte à New-York...

– Julia. Ne me dis pas que tu lui as répété ?!

– Non... J'en ai juste parler à Tom.

– Julia ! C'était pour plaisanter ! Maintenant il va me coller aux baskets alors que tout ce que je souhaite, c'est que l'on me laisse tranquille.

– Fait lui comprendre dans ce cas-là.

– Merci Julia.

Je lui lance un regard furieux, lui prend les serviettes des mains et retourne manger. Le reste du repas se fait en silence pour ma part, gênée par le regard insistant de Nils et les anecdotes de Julia sur notre voyage.

Plus tard dans la soirée, Nils me sers une bière et je me dirige vers le balcon, m'asseoir sur une chaise pour fumer une cigarette.

Il me rejoint et s'assoit à mes côtés, en déposant une cigarette entre ses lèvres, puis l'allume à l'aide d'un briquet et crache un nuage de fumée qu'il regarde partir au loin. Il passe sa main dans ses cheveux en bataille et me regarde, je tourne brusquement la tête, honteuse.

– Quoi ?

– Quoi, quoi ? Lui répondis-je en lui prenant le briquet des mains.

– Je n'ai pas le droit de te regarder, en revanche toi tu as le droit ?

Je ris et allume ma cigarette. Cet homme est doté d'un culot aussi grand que lui.

– Tu es étrange.

– C'est vous qui êtes étrange Giannina Rossi. Que cachez vous comme sombre secret ?

J'avale la fumée de ma cigarette de travers et m'étouffe. J'ai du mal à croire ce que je viens d'entendre. Mon visage s'empourpre sans que je puisse le contrôler, je tousse avant de reprendre ma respiration tant bien que mal.
Je n'ose pas le regarder en face.

– Je n'ai pas de secret.

– Ce n'est pas ce que m'a dit Tom. Me répond-il avec un sourire narquois sur le visage. Tu es l'amie mystérieuse du groupe.

– Et en quel honneur ? Je n'ai jamais rien dissimulé à mes amis, à vrai dire, il n'y a rien à raconter.

– Tout le monde à des choses à dissimuler. S'esclaffe-t-il. Même-moi je ne tiens pas à ce que mes amis sache tout de ma vie.

– Qu'est-ce que tu peux bien avoir à cacher, une collection de poupées étranges ?

– Je suis démasqué... Et toi, que caches-tu ?

Je tourne la tête furtivement pour le regarder, trop gênée, je fais ensuite mine d'observer le paysage urbain. Je perçois un rictus sur son visage.

– Je ne serai pas quoi te raconter, ma vie n'est pas très intéressante.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Where stories live. Discover now