Chapitre quatre : Abandonne-toi

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Ma poitrine me fait souffrir, l'oxygène me manque, il est tombé, il doit être mort, il faut que je vérifie.

Ma main reste posé au niveau de mon cœur, j'essaie de calmer mon corps, mais j'ai l'impression que j'ai cessé de respirer.

Il faut que je vérifie, il faut que je me penche sur la barrière pour voir s'il est mort.

Mes jambes trembles, je suis incapable de faire un pas sans tomber. Je décide de m'asseoir par terre et ramper jusqu'à la barrière.

Mes yeux cherche sa silhouette entre les barreaux du balcon.

Il est là.

Étendu sur le sol, son corps est inerte.

Je m'écarte de la barrière en sentant mon estomac remonter dans ma gorge.

Je l'ai tué, il n'est plus.

Mon pouls s'accélère à nouveau, j'hyperventile. Qu'est-ce que je vais faire ?  J'ai tué quelqu'un, je vais finir en prison, je n'ai aucune idée de comment cacher un corps !

Je reste assise sur le balcon un long moment, une heure peut-être, à me poser des tas de questions jusqu'à ce que mon esprit se vide et ma respiration cesse d'être chaotique.

Arthur était en état d'ébriété lorsque je suis arrivée, il aurait très bien pu tomber à la renverse à cause de tout l'alcool qu'il a ingéré.

Je sors de la maison en prenant garde à ne toucher à rien et cours jusqu'à ma voiture, cachée dans la pénombre de la ruelle.

Sur le trajet jusqu'à chez moi, j'allume une cigarette qui se consume trop vite face à ma respiration accélérée, j'en fume beaucoup trop pour le peu de temps que j'ai avant d'arriver à mon appartement.

Toujours une cigarette entre les lèvres, je pianote sur mon téléphone en m'adressant à Julia.

Julia
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J'ai fait une bêtise, il faut que tu m'aides...

Non je ne peux pas lui envoyer ça, la police va me soupçonner et elle sera complice.

Julia
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Salut, ça te dit de venir dormir à la maison ?

C'est une mauvaise idée, si je lui dit ce que j'ai fait, il va falloir que je lui raconte tout et je ne peux pas lui laisser porter ce poids sur ses épaules.

Après une nuit agitée à tourner en rond dans l'appartement, à fumer des paquets entier de cigarettes, en réfléchissant à comment m'enfuir sans que personne ne puisse me retrouver, je me réveille ce matin du dimanche 6 décembre, allongée sur le canapé, une migraine prenant possession de mon crâne.

Je n'ai pas trouvé de solution, il n'y a aucune échappatoire.

Tout semble s'écrouler, je suis comme hypnotisée par mes pensées les plus sombres. J'ai fait une erreur, une seule et je vais le payer, je vais être enfermée à sa place, je ne reverrai jamais ma famille, je n'aurai plus de vie.

Comme si toutes les pires images de mon existence c'étaient compilées dans un film d'horreur, j'ai l'impression que ce coup de grâce est ce qui aura pu m'arriver de mieux. Ma naissance a toujours été synonyme de violence, de sang et de regret.

Gianni Rossi, mon géniteur, a toujours été un père froid et distant, il n'aimait pas vraiment les enfants, c'était seulement une raison de faire perdurer la transmission de son nom et de son sang.
Lorsque je suis naît, il a giflé ma mère pour avoir mis au monde une fille qui n'apporterait que des souci à la famille.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Donde viven las historias. Descúbrelo ahora