OSCURO SEGRETO. Tome I.

Chapitre vingt neuf : Regrets

Il reste immobile, en serrant la mâchoire. Puis, il porte sa main sur sa joue.

Je sens l'angoisse grimper dans mes veines, mon cœur bas la chamade.

– Qu'est ce qu'il y a ? Ça te surprend que je puisse être violente moi aussi ?

Mes propre paroles me coupent la respiration.

Qui est-ce que j'essaie de tromper ? Je suis belle et bien terrifiée, à en juger par mon corps tout entier qui tremble affreusement.

Son regard est dominé par la colère, ses pupilles recouvrent ses yeux d'un noir intense. Soudain, il s'avance et claque la porte de ma chambre en enfermant Reese dans celle-ci, puis encercle ma gorge de l'une de ces larges mains en me plaquant contre le mur à côté.

– Ne refais jamais ça.

L'histoire se répète, je sais ce qui m'attends, je vais souffrir.

Mais je ne plirai jamais plus les genoux à terre.

– Vas-y qu'est-ce que t'attends ?! Frappe-moi ! Vas-y crache-moi toute ta haine !

Mon courage me fait mal au cœur, je cri toutes mes peurs.

Sa mâchoire contractée me montre qu'il est enragé par mes paroles, je sens ses doigts se resserrer sur ma peau.

– Pourquoi t'as tout gâché comme ça ?

J'ai du mal à respirer, je sens les larmes monter jusqu'à mes paupières et je peux voir que les yeux de Nils sont aussi touchés par l'eau salée.
Je tente de me retirer de son emprise, je griffe son bras de toutes mes forces, je le tape au torse.

Il finit par me jeter sur le sol en reculant.

– Je te hais ! Cris-je. Je vous hais tous !

Je pleure des larmes affreusement douloureuses.

Pas toi Nils, tous mais pas toi...

Nous nous regardons pendant de longues secondes, ses yeux aussi rouges que les miens.

J'ai l'impression que mon cœur va exploser.

– Pars, aussi loin que tu le peux Giannina.

Ce sont ses dernières paroles, avant de disparaitre de mon appartement.

Je reste assise sur le sol, en pleurant.

J'ai mal au cœur.

C'est la déception de trop.

...
NILS

Je suis agité toute la nuit, parasité par mes pensées les plus sombres.
Je ne peux pas la laisser partir. Je dois la convaincre de rester, je dois la protéger.

Lorsque le jour se lève, je prie pour qu'elle ne soit pas encore partie. J'enfile une chemise, la rentre dans mon pantalon et m'empresse de sortir pour monter dans ma voiture.

Faites qu'elle ne soit pas partie.

Faites qu'elle ne soit pas partie...

Faites qu'elle ne soit pas partie !

Je suis rongé par les remords de mon comportement d'hier, j'arrive non loin de chez elle et me gare sur le bord d'un trottoir sans prêter attention au vieux qui me crie de ne pas stationner à cet endroit.

En marchant à toute vitesse jusqu'à son appartement, je passe devant la boutique d'un fleuriste.

Est-ce que des roses l'empêcherait de partir ?