OSCURO SEGRETO. Tome I.

Chapitre trente et un : Bulle d'amour

Nils s'est renfermé sur lui depuis l'accident.

Je ne sais pas si c'est à cause de la déception de son père, lorsqu'il a appris que Nils avait renvoyé son agent de sécurité et qu'il était donc seul au volant ce jour-là.

Ou encore, à cause de sa "défaite" lors de cette course poursuite avec un de leurs concurrents qui à présent était un ennemi, ayant essayé d'assassiner Nils.

Assassiné.

Assassiné Nils...

Rien que de penser à cela, j'ai envie de vomir.

Nous entrons, enfin seuls dans son appartement. Je m'efforce de me faire discrète derrière lui, en sachant qu'il est bien trop fière pour accepter mon aide.

– Allô, Jill ? Où est le foutu contrat que je t'ai demandé de déposer à mon appart... Mais j'en ai rien à foutre de ce que dit mon père... Ferme là !

Je sursaute en l'entendant crier au téléphone.

– À partir du moment où j'ai quitté ce putain d'hôpital, j'ai repris le boulot... Oui... Très bien, je veux ce contrat chez moi, avant ce soir.

Il me semble entendre la femme parler encore, lorsqu'il lui raccroche au nez.

– Qui est Jill ?

Il me fait face en souriant narquoisement.

– Tu es jalouse signorina ?

– No signore, je me demande juste à quelle femme tu oses parler de cette façon.

Nils perd rapidement son sourire en voyant mon sérieux et se rapproche pour me glisser entre ses mains.

– C'est une assistante, elle est bonne à rien... On s'en fiche. Dit-il d'une voix suave, en prenant mon menton entre ses doigts.

– Moi, je ne me fiche pas de ton comportement de connard envers cette pauvre femme qui fait seulement son travail. Repliquai-je sèchement en me retirant de son emprise.

Il semble surpris par mon comportement et reste planté là, tandis que je prends mes affaires pour partir.

– Qu'est-ce que tu fais ?

– Je rentre chez moi, je t'ai raccompagné à ton appartement, j'ai accompli ma mission.

Je peux voir pendant un court instant, la déception dans son regard, puis sa froideur réapparaître.

Je lui tourne le dos pour me diriger hors de cet appartement, mais je n'ai pas le temps d'attraper la poignée de la porte, que je sens mes cheveux tirés violemment en arrière.

En une fraction de secondes, je deviens minuscule face à mon interlocuteur, dont les lèvres se tiennent à très peu de distance des miennes.

– Tu ne croyais tout de même pas m'abandonner si facilement ?

Je peux sentir son souffle sur ma peau, l'odeur de tabac de son haleine et son parfum sucré et épicé que j'hume inconsciemment avec délice.

– Lâche-moi.

J'ai moi-même du mal à me croire mais
je soutiens son regard de feu, tandis que sa main empoigne toujours mes cheveux.

– Tu veux vraiment partir ?

Il caresse ma bouche du bout de ses lèvres, je sens la flamme s'allumer au creux de mes reins.

– Ou-oui

– Alors je ne t'ai pas manquée ?

Je sens que je perds peu à peu le contrôle de ma respiration, ses lèvres m'appelle. J'ai le besoin irrésistible de les rejoindre.