Chapitre huit : La petite abeille

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– Tu dois avoir froid, tu es sûr que ça va ?

– Oui, je vais bien.

Face aux trois jeunes hommes, j'essaie de pratiquer mon anglais pour leur répondre tout en séchant rapidement mes larmes du revers de la main en essuyant au passage mon maquillage qui ne ressemble décidément plus à rien et j'essaie de me relever, mais retombe sur le trottoir de la façon la plus ridicule possible.

Je renifle frénétiquement et me concentre pour me relever sans tanguer.

– Les gars on ne peut pas la laisser comme ça, il faut l'aider. Tu es accompagnée, il n'y aurait pas quelqu'un que l'on peut contacter pour te venir en aide ?

– Il y a ma copine Julia dans le bar, c'est bon je vais la-

– Qu'est-ce que vous faites à ma copine bande de pervers ! Lâchez-la !

Alors que le jeune homme qui s'adresse à moi, m'aide à me relever, Julia arrive en furie, de son accent anglais approximatif et se jette dans le tas, malgré sa bonne volonté, le groupe la rattrape de justesse avant qu'elle ne tombe, elle aussi sur le trottoir, étant autant sous l'emprise de l'alcool que moi.

– À parement vous avez bien fait la fête toutes le deux, vous voulez qu'on vous commande un taxi ?

– Non ça ira merci. Répondis-je en reniflant. Nous sommes à quelques mètres de notre appartement.

– On vous raccompagne alors, il ne faudrait pas que vous tombiez sur des gens malintentionnés avec tout ce que vous avez bu.

– On a presque pas bu, pff ! Lui rétorque Julia en lui soufflant au visage.

À la tête du jeune homme, son haleine doit sentir l'alcool à 90.

C'est comme ça que nous nous retrouvons à entamer le chemin bras dessus, bras dessous avec trois jeunes inconnus qui nous rattrape à plusieurs reprises lorsque nous manquons de finir sur la route.

Je tente alors d'attraper une cigarette dans mon sac à main, pour venir la glisser entre mes lèvres.

– Je crois que tu t'es trompée...

Je lève les yeux vers le jeune homme qui me tient debout tant bien que mal, j'ai l'impression de devoir loucher pour le voir correctement. Nous nous arrêtons et il prend la cigarette de ma bouche pour la tourner dans l'autre sens. Il allume un briquet et vient brûler le bout de la cigarette.

– Voilà, c'est mieux.

Je reste figée tandis qu'il me sourit. Je ne sais si l'alcool me fait délirer, mais ce jeune homme est très agréable à regarder. Je sens alors son bras de nouveau autour de ma taille.

– On y va ?

Je hoche la tête et nous reprenons notre chemin.

– C'est cette porte ?

– Oui, merci. Lui répondis-je en sortant les clés de mon sac.

– Vous rentrez boire un dernier verre avec nous les mecs ?

– Julia ! On ne les connait même pas.

– Ta copine à raison, vous avez l'air d'être des touristes françaises. Amusez-vous, mais faites attention, tous les New-yorkais ne sont pas aussi sympa que nous.

– Comment vous savez qu'on est françaises ?

– L'accent de ta copine... Il nous fait rire. Dit-il en souriant sournoisement. Mais le tien... Il est plus sensuel. Murmure-t-il en me montrant son téléphone. Tape ton nom sur insta. Si vous voulez faire la fête on est les étudiants qu'ils vous faut.

OSCURO SEGRETO. Tome I.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant