Chapitre huit

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Harry


J'étais allongé dans le lit de Paige, elle me tournait le dos, roulée en boule.


Je n'avais aucune idée de ce qu'il me prenait, je n'étais pas sensé réagir de la sorte envers une élève. Mais elle était bien plus que ça. Je ne savais pas vraiment ce qu'elle représentait pour moi, je n'avais jamais été un très grand professionnel des relations de ce type. J'avais toujours fait passer mes études avant les filles, enfin les relations qui duraient plus d'un soir. J'étais ambitieux et une fille sur mon chemin était un trop gros obstacle à l'époque.


Maintenant, ma carrière entière allait se remettre en question pour cette fille. Même si ce n'est pas n'importe quelle fille, je ne peux pas croire que je me laisse aller de la sorte.


« Paige ? » chuchotais-je.


« Quoi ? » soufflait-elle en se tournant vers moi en fronçant les sourcils.


Ses cheveux bruns étaient tout décoiffés suite au baiser fougueux qu'on venait d'échanger. Même si elle ne laissait rien paraître, je savais très bien qu'elle ressentait la même chose que moi, même si pour le moment ça n'avait pas nom.


« Je vais devoir aller donner mon cours. Je te ferais un mot d'excuse, tu n'as qu'à rester au lit, je dirais que tu es malade. » disais-je doucement en ramenant une de ses mèches derrière son oreille.


« Ça va faire bizarre, non ? Sachant que tu es mon prof. » répondait-elle en baissant les yeux sur nos doigts encore entrelacés.


Un sourire s'étira sur mon visage quand j'entendis qu'elle me tutoyait pour la première fois, alors qu'elle s'y refusais.


« Je dirais que je t'ai croisé dans le couloir et que tu n'avais pas l'air bien, c'est tout. » souriais-je pour la rassurer, elle hochait la tête.


Elle retira ses doigts des miens et se remettait assise en secouant la main dans ses cheveux pour les faire retomber correctement. Je m'asseyais près d'elle et le regardais du coin de l'œil.


Elle était tellement belle. Pas dans le genre mannequin ou chanteuse à fesses plus qu'à voix, elle était naturellement belle. Ses cheveux bruns qui tombait sur ses épaules en grosses vagues, son nez droit arrondi au bout qui se retroussait quand elle était nerveuse comme maintenant. Ses joues toujours roses ou ses lèvres fines et douce que j'avais envie de mordre à chaque qu'elles se présentaient sous mes yeux.


Je me mettais debout et lui tendait une main qu'elle attrapa avec hésitation avant de la coller contre moi. Je déposais un baiser sur le haut de son cuir chevelu avant de l'écarter de moi délicatement.


« Tu es d'accord pour que je revienne là, vers vingt heures ? » demandais-je en caressant ses pommettes du bout de mes pouces.


Je sentais sa respiration se couper quelques secondes, ses yeux fermés, avant qu'elle ne souffle brutalement.


« Je suppose. » répondait-elle en contractant sa mâchoire.


Je lui lançais un sourire rempli de gentillesse et elle me rendit un timidement. J'embrassais le bout de son nez avant de me décaler et de remettre mes vêtements dans un état convenable avant de sortir de sa chambre pour mon cours. Je me baissais pour prendre ma mallette puis me replaçais face à elle.


Je l'attrapais d'une main par les hanches, la faisant percuter mon torse. Je mordis ma lèvre inférieure tandis qu'elle relevait le yeux vers moi. Je me penchais légère et posais mes lèvres sur les siennes dans une douceur infinie. Elle mouvait ses lèvres contre les miennes, me faisant comprendre qu'elle était bel et bien consentante dans toute cette histoire.


Je me retirais en souriant et lui tournais le dos pour sortir de la chambre, je m'arrêtais avant d'enclencher la poignée pour tourner la tête vers elle.


« Et pas de Malik. » disais-je en montrant à quel point il ne me plaisait pas, encore moins avec elle.


« Pas de Malik. » répéta-t-elle en chuchotant dans un état second avant de se laisser tomber sur le lit.


Je souriais et sortais de la chambre après avoir fait attention qu'il n'y ait personne dans les parages.


Je marchais avec un sourire étrange aux lèvres, un truc qui ne m'était jamais arrivé. Des images qui se pourraient se passer ce soir défilaient dans ma tête comme un vieille comédie romantique ringarde. Je ne savais pas vraiment ce qu'il m'arrivait, je devais avoir l'air d'un idiot.


Dans le hall, je croisais la professeur de français qui me faisait du charme depuis le début de l'année dernière mais je n'y faisais plus attention. Avant, j'en jouais. Maintenant, ça me pesait plus qu'autre chose. Je ne pensais plus qu'à Paige, mon élève de cinq ans ma cadette. Je faisais un piètre professeur, un piètre homme tout court. Mais on ne peut rien contre l'amour, pas vrai ?


Je rentrais d'un pas dansant dans ma salle de cours en imaginant tout ce que je pourrais dire ou faire avec Paige, ce soir. Mais la réalité me frappa vite quand je vis tous ces visages tournés vers moi.


On allait devoir se cacher, faire comme si nous étions seules et prétendre être intéressés par d'autres, alors que je ne voulais qu'elle. Et j'espérais du plus profond de mon être qu'elle ne voulait que moi, aussi.

Mr. Styles → h.s (réécriture)Where stories live. Discover now