Chapitre 1 : Zachary

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«Souvent le désespoir a gagné des batailles.» - Voltaire

Assis sur mon lit et appuyé sur le rebord de la fenêtre de ma chambre, j'observe le monde vivre autour moi. Les voitures ainsi que les passants défilent dans les rues chics de Los Angeles, la ville des anges soi-disant.

Je n'ai jamais aimé cette appellation. Et à vrai dire, je n'ai jamais aimé cette ville tout court. Pour moi elle est signe de cauchemar. Un cauchemar qui dure depuis plus de cinq ans, dans lequel je suis cloîtré dans cette grande maison sans liberté, sous les ordres d'Owen, l'Alpha qui m'a revendiqué comme son omega, sans réellement le faire.

Je n'ai pas le droit d'agir sans son consentement. C'est lui qui décide quand je peux sortir de ma chambre, quand je mange, quand je dors et plus encore.

Ma chambre est à l'effigie de mon existence. Pas de belle décoration, de grand lit, de télévision ou de téléphone. Le portable et tout autre objet pouvant servir à communiquer avec le monde extérieur me sont strictement interdit. Les seules choses qui me permettent de me divertir sont les quelques livres empilés sur mon petit bureau et mon adorable compagnon : Percy, un perroquet trapu de la race que l'on surnomme «l'inséparable». Je l'ai appelé ainsi, car je suis un fan de Percy Jackson. C'est un des livres que je possède et que j'ai lus de nombreuses fois. Trop pour les compter, puisqu'il refuse de m'en procurer d'autres, alors je fais avec. Je n'ai que le premier tome. Pour tout vous dire, je peux réciter un passage si on me donne le numéro de page. Parfois, je m'amuse à les réciter à Percy.

Mais quand je le vois, je ne peux pas m'empêcher d'être triste pour cet oiseau. C'est moi qui ai demandé à Owen de m'en offrir un et il reste coincé dans cette maudite cage. Comme moi. Avec le temps, je me suis rendu compte que cet acte était purement égoïste. Je n'avais aucun droit de lui priver de sa liberté sous le prétexte que je me sentais seul et prisonnier. D'autant plus que cette race de perroquet n'est pas faite pour être seule.

Je soupire, la tête posée dans le creux de mes bras croisés, mes boucles brunes chatouillant mes mains et mes bras.

J'envie toutes ces personnes libres.

Libre de respirer.

Libre de vivre.

Je les envie même d'être sous la pluie comme en ce moment même. Certains accélèrent le pas pour rentrer chez eux et d'autres font comme si de rien n'était.

La pluie est merveilleuse, alors pour quoi en échapper ?

Elle s'abat sur la vitre et les gouttes dévalent la surface. Mes yeux noisette les suivent. Quand une parvient en bas, j'en recherche une autre et recommence jusqu'à ce que je finisse par me lasser ou quand je suis interrompu.

C'est d'ailleurs ce qui se passe quand j'entends Percy s'agiter en battant des ailes.

Je me lève et vais en direction de sa cage que nous avons posé sur une simple planche contre le mur. Hélas, c'est tout ce que j'ai pu soutirer de mon Alpha.

Mon Alpha.

Non, il n'est pas le mien, j'en suis persuadé. Depuis tout petit, on m'a dit qu'un Alpha se devait de protéger et d'aimer son omega, pas de l'enfermer et de le contrôler telle une poupée.

À une époque je ne songeais qu'à me rebeller, mais ses agissements et punitions m'en ont dissuadé. Plus jamais je ne me devais de discuter ses ordres si je voulais continuer à vivre. Vivre est un bien grand mot dans ces conditions. J'utiliserai plutôt le terme « survivre ».

Percy se calme quand je m'approche de lui. Mon index se faufile entre les barreaux, mais n'est pas assez long pour le caresser. Il ne fait pas le premier pas pas non plus. J'aimerais le faire sortir quelques minutes pour lui redonner un semblant de liberté, mais je ne peux le faire sans l'accord de mon maître. Il déteste le désordre et faire sortir un oiseau de sa cage va forcément faire quelques petits dégâts.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz