Chapitre 3 : Zachary

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«Vivre, c'est survivre, survivre à ses chagrins, à ses épreuves, à ses tourmentes.» - Henri-Frédéric Amiel

Les effluves de café et de bacon remontent dans mes narines et me projettent dans mes souvenirs tandis que je me tiens à table pour le petit déjeuner. Ma mère adorait le café de bon matin. Pour elle, c'était le meilleur moyen de commencer la journée. Jugeant que je n'aimerais pas le goût aigre et fort, elle me préparait un bol de chocolat chaud avec des brioches. Le meilleur petit déjeuner au monde. Mais ce n'est pas ce qui se tient devant moi à l'instant. J'ai le droit comme chaque matin, à trois biscottes garnies de beurre et un jus d'orange pressé. C'est mieux que rien, mais pas pour autant savoureux. Depuis le temps que je suis ici, mon palais s'est habitué à ce régime alimentaire. À bien y repenser, il y a sûrement d'autres qui meurent de faim dehors, alors pas question de faire la fine bouche.

Mon premier repas de la journée avalé, j'attends sagement sur ma chaise, le dos bien droit et les mains sur mes cuisse, jusqu'à ce qui me demande de partir. Owen est en train de lire son journal quotidien pendant que Dawyne, un des serviteur de la maison, lui verse une autre tasse de café.

Je me demande ce qui se passe dans le monde extérieur. Comment se porte l'économie ? Il y a-t-il une crise sanitaire ? Une guerre ? Je n'en sais rien. J'aimerais le savoir. Tout savoir. Communiquer avec les gens, les voisins, n'importe qui. N'importe qui à moins que ce soit une personne qui ne me regarde pas comme un simple omega. Serais-je capable d'entretenir une conversation ? Je ne crois pas en être finalement. Et de toute façon, qui prendrai plaisir à parler avec moi ? Je suis vraiment stupide d'imagier une telle chose impossible. Ou ais-je simplement trop d'imagination ? Dans les deux cas, cela revient au même.

— Tu peux retourner dans ta chambre, m'intime Owen sans quitter les pages des yeux.

Je me lève sans plus attendre et incline légèrement la tête en signe de soumission avant de sortir.

Mes pieds me mènent toujours à cet endroit où l'air devient étouffant à chaque seconde qui passe. J'étouffe et on me prive d'air. De respirer.

Mes pieds désirent me mener à l'extérieur, mais ne le font pas, comme si une force invisible me retient enchaînée ici.

Mes jambes veulent courir. Elles veulent pouvoir brûler sous l'effort.

Mes cheveux veulent sentir la brise les ébouriffer.

Mes bras veulent se balancer.

Mon esprit veut être libre.

Ce désir de fuite prend fin quand j'arrive devant ma chambre et baisse la poignée. Le soleil éclair la pièce de la plus belle des façons qui soient. Les rideaux blancs laissent passer les rayons du soleil. Je décide d'ouvrir la fenêtre. Un délicieux courant d'air parcours ma peau. Je prend une grande inspiration. Les sifflotements qui me parviennent derrière mon dos me fait interpréter l'humeur de Percy. Lui aussi a envie de s'enivrer d'air frais.

Je prends sa cage et la rapproche du rebord de la fenêtre où il ne risque pas de tomber. Je m'installe à ses côtés pour observer la vue et le beau temps qui s'offrent à nous. Percy semble tout content à en juger par le son de sa voix et la manière dont il a de battre ses ailes d'excitation. Je souris, ravi de le voir dans cet état.

Au moins il l'est vraiment. Enfin, je crois.

Si seulement tu savais Percy... Parfois, j'aimerais être un oiseau. Pas ceux qui sont dans une cage. En aucune façon je n'aimerais l'être. Les ailes ne servent à rien si on ne peut pas les déployer.

***

Les journées se ressemblent toutes. Je ne m'attends à aucune surprise, de peur de me priver le peu de stimulation dans ma vie, sauf aujourd'hui. Et malheureusement, toutes les surprises ne sont pas bonnes à prendre. Je l'ai su à l'instant quand on a ouvert subitement ma porte sans qu'on prenne la peine de toquer. Ce n'est pas Owen, mais Colton, un de ses employés en tenue de garde du corps, un bêta pour être plus précis. D'ailleurs tous les employés sont des bêtas, il n'y a aucun Alpha dans cette maison à part lui. Une façon pour que personne ne puisse saper son autorité. Je m'extirpe de mon lit dans lequel je me suis allongé à même le drap.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now