Chapitre 14 : Zachary

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«Il y a deux façons de se tromper : L'une est de croire ce qui n'est pas, L'autre de refuser de croire ce qui est.» - Sören Kierkegaard

Le peu de sensation de sûreté que je ressentais s'envole au moment où je sors de la voiture pour me tenir devant l'énorme building. C'est la boule au ventre que je suis Owen à l'intérieur. Je suis si nerveux que je garde le regard rivé sur le sol jusqu'à ce qu'on monte dans l'ascenseur. Je ne veux croiser aucun regard sur ma route, gêné par l'accoutrement que je cache sous mes vêtements de soirée, quasiment persuadé que tout le monde peut voir à travers comme s'ils possèdent un rayon X à la place des yeux. C'est stupide, je le sais, mais la peur me fait croire à des choses irréalistes digne d'un film de science fiction ou de roman fantastique.

Dans l'ascenseur, Owen se tourne vers moi et réajuste sa cravate. Il est vêtu d'un costume gris couleur argile, plus clair que sa cravate, et d'une chemise blanche. Il soulève mon menton, un vague sourire aux lèvres.

— Tu sais ce que j'attends de toi ce soir, hum ?

— Oui...

— Parfait. Quand je te présenterai mon ami, tu n'oublieras pas de sourire et te montrer particulièrement gentil.

J'acquiesces. C'est la seule chose que je peux faire de toute façon : être d'accord avec tout ce qu'il me dit. Il m'est impossible de m'enfuir lorsqu'il est là. C'est comme si notre cheville était enchaînée à un boulet et qu'on nous ordonnait de courir.

La vérité est que j'ai envie de hurler au point de ne plus pouvoir. Je rêve de crier mon mécontentement et d'être entendu. Mais ça n'est, et restera qu'une chimère.

Les portes de la cabine s'ouvrent et je masque automatiquement ma misérable mine en examinant d'un air stupéfait la foule. Il doit y avoir un peu moins d'une centaine de personnes dans cette grande salle, j'ai du mal à voir devant moi. En revanche, ce n'est pas le cas d'Owen, plus haut que moi et dont sa seule présence suffit pour que les invités lui frayent un chemin.

Être dans sa peau donne l'image que tout est facile. Au moindre claquement de doigts, toutes les têtes se tournent vers lui, même s'il n'a pas besoin de faire ça pour attirer l'attention.

En faisant route vers le centre de la foule, nous nous arrêtons à chaque pas, le temps qu'il serre des poignes, sans daigner me présenter. Savent-ils déjà à quoi je sers ? Très certainement, car aucun ne me fixe tel une bête de foire. Cela doit être à cause de mon collier. Les omegas comme moi doivent être courant. Je suppose, car je n'en sais rien, hélas.

Il continue son chemin et attrape une coupe pétillante - du champagne si je ne me trompe pas - qu'un serveur en tenue apprêtée lui propose, un plateau chargé de verre remplis parfaitement en équilibre. J'en déduis qu'il exerce son métier depuis un certain temps quand il repart en zigzagant entre la foule sans faire tomber une seule coupe.

Owen s'arrête un instant de marcher et observe attentivement la pièce, à la recherche de quelqu'un en particulier. Il en profite pour boire une gorgée quand ses pupilles d'un bleu glacial se posent sur moi. Sans comprendre pour quoi, il me tend sa coupe en insistant.

— Bois, c'est pour te détendre.

Mon regard jongle entre lui et le verre.

— Je croyais que...

— Une petite entorse de temps en temps ne fait pas de mal. Tu as l'air d'en avoir besoin.

Que veut-il dire par là ? Est-ce de la pitié ? Est-ce qu'il pense que l'alcool va m'aider quand je vais devoir... coucher avec son ami ? Il a peut-être raison dans ce cas. L'alcool dans le sang me permettra d'oublier son touché déplaisant sur mon corps las ou de le rendre plus agréable.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant