Chapitre 33 : Arthur

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«Nos vies ne sont pas pleinement vécues si nous ne sommes pas prêts à mourir pour ceux que nous aimons, pour ce que nous croyons..» - Martin Luther King Jr.

Trois mois plus tôt.

Une douleur lancinante provoquée par la balle logée dans mon abdomen m'empêche de me débattre. Allongé sur le ventre, j'ai placé une main devant ma blessure pour ralentir le saignement en la compressant.

— Un dernier mot peut-être ? me demande l'autre connard en pointant son flingue sur moi tandis que je peine à garder les yeux ouverts.

Je tente néanmoins de former quelques mots pour lui exprimer le fond de ma pensée.

— Vous... allez... le regretter, leur fais-je savoir, provoquant leurs rires.

— Mais bien évidemment. Ça se voit que tu es en état de te battre. C'est qu'il me ferait presque peur. Mais ton problème c'est que..., s'interrompt-il sans que je ne vois véritablement la raison, ma vision est trop floue.

— Oui ? Oui... Il a touché un de mes hommes avant qu'on ne lui foute une balle dans le ventre. Vous êtes sûr ? Très bien, à vos ordres.

Son changement de ton m'indique très clairement qui se trouve à l'autre bout du fil. Un nouvel élan de rage s'empare de mes veines. Ma tête est une bouilloire. Je sens presque les vapeurs s'échapper de mes oreilles.

— Il semblerait qu'on nous ai donné l'ordre de le laisser comme tel. Avec la balle qu'il a pris, ce n'est qu'une question de minutes. On s'arrache. Retour au bercail, leur annonce le connard en les précipitant vers la sortie.

— Non ! Non ! S'il vous plaît ! proteste Zachary d'une voix qui me brise le cœur.

— Emmenez-le.

— Arthur ! Mon amour, réveille-toi ! Je t'en pries ! insiste-t-il en sanglotant alors qu'ils le traînent dehors tel une marchandise.

J'assiste impuissant à ce affreux spectacle orchestré par ce putain de sadique que je souhaite étriper de mes propres mains. Bon Dieu que je veux crier ma rage, leur ordonner de me laisser mon omega s'ils ne veulent pas que je les tue. Mais je sais que même si je le voulais, je ne pourrais pas. Je suis destiné à mourir. Bientôt, je vais me vider de mon sang et la dernière vision que j'aurais eu est celle de Zachary en train de se faire enlever.

Peut-on faire pire que cela ? J'en doute.

Alors, dans un dernier soupir, je rassemble toute mon énergie pour lui clamer mon amour, pour qu'il sache que jusqu'à mes derniers instants, je n'ai jamais cessé de l'aimer.

— Je... t'aime... gémis-je avant de plonger dans les ténèbres.

Je t'aimerai toujours et même dans mon trépas, mes pensées se tournent vers toi.

***

Mon corps est gelé et je ne reçois plus aucun stimuli, pas même l'air qui rentre et sort dans mes poumons, ni le sang qui s'écoule de ma plaie.

Rien.

Ça signifie que je suis probablement mort. Tout du moins, c'était avant de sentir des chatouillis sur mon nez. Aucune idée de ce que ça peut signifier, mais ce qui est sûr, c'est que mes chances de sauver Zachary, l'homme que j'aime plus que tout, est réduit à zéro. Si seulement je ne m'étais pas fait avoir comme un bleu en ouvrant cette stupide porte... J'aurais dû m'en douter. Ces hommes surentraînés doivent avoir des outils qui permettent de détecter les mouvements avec des sortes d'oreillettes ou je ne sais quoi.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now