Chapitre 8 : Arthur

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«Ce n'est pas la force, mais la persévérance, qui fait les grandes œuvres.» - Samuel Johnson

Comme convenu avec Gwenn, je me suis rendu au bureau hier et aujourd'hui pour rattraper mon retard. Notre société ne se trouve pas dans un building, mais dans des locaux fraîchement rénovés et modernes composés de trois étages en comptant le rez de chaussée. Ça nous suffit amplement. Il est si bien agencé qu'il ne nous en faut pas plus pour travailler sans nous marcher dessus et faire en sorte que chaque employé ait un espace de travail à lui seul. La surface n'est pas haute, mais plutôt large. Le laboratoire occupe l'entièreté du troisième étage. Le deuxième se compose essentiellement de bureaux commerciaux où nous sommes en relation avec les clients, les partenaires et les associations. Quant au premier étage, c'est là où se déroule toute la partie administrative, les commandes et donc le service livraison, ainsi que le réfectoire. Aucun risque de se perdre dans l'organisation vu que chaque étage est bien distinct. Les seules fois de la journée où nous pouvons être à peu près tous réunis, c'est au moment du repas qui ne va pas tarder à arriver.

Je suis assis sur mon fauteuil devant mon écran d'ordinateur et mon regard se perd sur les autres en train de s'activer derrière les cloisons faites de vitres, pendant que mes pensées m'empêchent de terminer la moindre tâche. Le manque de sommeil joue beaucoup. Deux nuits que je ne dors pas assez, pour ne pas dire : pas du tout. Il n'y a pas une seconde qui passe sans que je ne pense à lui. Cette inquiétude permanente m'angoisse, me ronge et m'aveugle à tel point que je n'ai pas vu Gwenn se tenant devant ma porte.

Elle est vêtue d'un chemisier rose pastel à manche longue rentré dans un pantalon noir cigarette de la même couleur que ses cheveux afros ainsi que ses escarpins qui lui fait une belle silhouette et lui permet de regarder ses interlocuteurs dans les yeux. Suis-je méchant de la taquiner ainsi ? Parce que c'est ce qu'elle me dit. Mais bon, vous connaissez la chanson : qui aime bien châtie bien.

Gwenn penche la tête et hausse les sourcils, puis face à mon manque de réaction, c'est autour de ses épaules de se lever. Je lui fais signe de la main en l'invitant à entrer. Dès que la porte s'ouvre, mes oreilles ont la joie d'entendre sa magnifique voix féminine digne d'une princesse - pas d'une reine, elles ont un je ne sais quoi de différent - teintée de doux reproches.

— N'hésite pas à me dire si tu veux qu'on installe une sonnette, plaisante-t-elle en s'avançant devant moi.

— Vous pourriez, mais ça risque de devenir vite énervant.

— Ouais, tu n'as pas tord, souffle-t-elle.

Nous marquons une pause et le regard qu'elle me lance en dit long. Je colle mon dos au fauteuil et croise les jambes pour lui fait comprendre de me dire ce qui ne va pas. Et comme ça n'a pas l'air de suffire, je lui dis :

— En quoi puis-je t'aider ?

Un sourire niais apparaît sur son visage.

— C'est plutôt à moi de te le demander.

Je fronce les sourcils.

— Voyons Arthur, je vois bien que tu n'es pas dans ton assiette. Tu peux me parler, tu le sais n'est-ce pas ?

Son ton cajoleur me laisse entendre son inquiétude.

— Ça va parfaitement bien.

Gwenn souffle en croisant les bras.

— Là tu me prends pour une idiote.

Je me sens mal de lui mentir, mais je n'ai pas vraiment le choix. Comme avec mes parents, je me dois de les mettre en dehors de cette histoire. On ne sait pas ce qui arrivera et ce Owen Price est loin d'être un enfant de chœur. Il est puissant de par sa richesse et je n'ose pas imaginer ce qu'il fait réellement dans la vie pour gagner autant. Il y a quelque chose qui cloche, j'en suis certain et je ne parle pas uniquement de l'omega. Je donnerai tout pour avoir ne serait-ce que son nom.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Onde histórias criam vida. Descubra agora