Chapitre 11 : Arthur

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«Un homme sage peut apprendre davantage de ses ennemis qu'un imbécile de ses amis.» - Rush

— Ravi que vous vous souvenez de moi après ces quelques paroles que nous avons échangés il y a plusieurs jours de cela.

L'amusement que j'entends dans sa voix me vrille les nerfs. Cet enfoiré commence tout juste à prendre son pied, pas question de lui faire ce plaisir.
— J'ai une excellente mémoire auditive.

— En effet, ça peut s'expliquer.

— Que me vaut le plaisir de votre appel ? Non pas que ça m'irrite, mais j'aimerais retourner bosser si vous ne voyez pas d'inconvénients.

— Toutes mes excuses. Loin de moi l'idée de vous déranger, néanmoins j'ai pensé que nous pourrions discuter autour d'un verre.

Je marque un temps, surpris par sa demande.

— En quel honneur ?

J'attends cette réponse comme un enfant avec son cadeau de Noël, mais quand il me répond, le ton de sa voix change. Elle est plus rauque.

— Vous et moi devons avoir une petite conversation.

Je sens son euphémisme quand il a prononcé le mot «petite», car je pressens à cet instant qu'il sait. Tout ou la moitié, qu'importe. Toutefois je préfère jouer les ignorants, au cas où je me serais mépris.

— Aurais-je, à tous hasard, attiré votre curiosité ? Si vous êtes intéressé par mon entreprise, je serais plus qu'heureux de vous mettre dans mon agenda. Le cadre serait plus professionnel, vous ne trouvez pas ?

Je l'entend souffler du nez, comme un rire silencieux.

— Cessez, il est inutile de faire comme si vous ne voyez pas de quoi je parle.

— Monsieur Price, je n'ai pas le temps de jouer aux devinettes, alors si vous pouviez...

Je m'arrête dès l'instant où le bruissement de pneus et le bruit d'une portière qui claque retentissent à moins de cinq mètres de moi, collé au trottoir. Le téléphone toujours à l'oreille et sans prononcer un seul mot, j'observe une voiture noire aux vitres teintées et un homme en costume noir debout qui ouvre la portière arrière. Il n'y a personne d'autre à part lui et le chauffeur.

Mon cœur martèle dans ma poitrine comme un tambour un jour de fête.

— Puis-je savoir comment vous avez fait pour me trouver ?
Vous et moi savons exactement comment j'ai procédé.

— Vraiment ? Dites-le moi alors.

— Montez dans la voiture, Monsieur Wright.

Monter dans la voiture d'un richissime psychopathe ? Oui, bien sûr, je n'ai aucune raison de me méfier après tout.

J'espère qu'il ne s'imagine pas que je vais accepter.

— Qu'est-ce que vous me voulez ?

Vous le saurez si vous montez dans cette voiture.

— C'est loin d'être une réponse suffisante.

Montez. Dans. Cette. Voiture, m'ordonne-t-il quand son homme de main qui tient la portière soulève juste assez sa veste pour révéler son arme.

D'accord, là on ne rigole plus du tout. C'est son dernier avertissement.

À tout de suite, Monsieur Wright.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now