Chapitre 2 : Arthur

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«Le bonheur est un parfum que l'on ne peut répandre sur autrui sans en faire rejaillir quelques gouttes sur soi-même» - Emerson

— Liam, je ne vois pas en quoi épouser Helen te rendrait plus heureux, dis-je à mon petit frère, assis sur le tabouret de l'îlot de sa cuisine ouverte alors qu'il me sert une tasse de café.

Cela fait bien quinze minutes qu'il tente de me convaincre sans interrompre son discours, alors je n'ai pas hésité une seule seconde quand il m'a laissé cette ouverture juste assez longue pour pouvoir respirer.

— Pourquoi ? me demande-t-il, méfiant, parce qu'il sait pertinemment que je ne rate jamais une aucune occasion de le faire chier.

— Je ne sais pas. Une intuition, je rajoute en haussant les épaules.

— Eh bien moi je suis persuadé que c'est le destin qui me l'a mise sur ma route.

Mon amusement à peine masqué, il soupire, faussement agacé, et j'ébouriffe ses cheveux blonds.

— Arrête, je te signale que je ne suis plus un gosse.

Je pouffe de rire. Mais en vérité je suis inquiet pour lui. Il ne connaît Helen que depuis deux mois. Certes elle semble très gentille, mais c'est trop tôt pour se jurer amour et fidélité, surtout pour des bêtas. Ces deux amateurs d'art se sont rencontrés lors d'un vernissage dans une galerie. Liam avait repérer cette femme extasiée devant un tableau et il ne s'est pas gêné pour lui demander ce qu'il avait de si spécial.

— Pour moi tu le seras toujours.

— Tu parles comme nos mères, c'est dingue, soupire-t-il.

— Hum... je fais mine de réfléchir. Pas certain que ce soit un compliment.

— Je n'ai pas dit que c'en était un.

Liam est le portrait caché de notre mère Daisy. Quant à moi, j'ai plus pris de notre autre mère, Claudia. Même si toute deux détient la palme des parents les plus protecteurs au monde, si ce n'est de l'univers. Il y a trente deux ans, elles ont donné naissance à moi, Arthur et futur Alpha, comme maman Daisy. Et sept ans plus tard, c'était au tour de Liam de venir au monde en tant que bêta. Ma mère Claudia, étant omega, craignait se sentir à l'écart dans cette petite famille, alors que c'est tout le contraire. Elle est la colle qui nous relie, le ciment, et joue les négociatrices quand nous sommes en pleine discorde. Du moins c'était plus courant durant notre jeunesse. Aujourd'hui nous avons grandi... Je crois. Difficile de savoir quand mon frère sort de ces conneries.

— Tu n'as pas ton mot à dire, Arthur. Je vais l'épouser, fin de la conversation.

— D'accord... et qu'en dise nos mères ?

Liam se pince les lèvres et remet la cafetière électrique à sa place. Son silence est la réponse à ma question. Je soupire une nouvelle fois, mi-amusé, mi-étonné par sa désinvolture parce que ne rien avoir dit à nos mères va lui amener des problèmes. Mais bon, c'est à ses risques et périls.

— Liam, tu dois au moins leur en parler. Tu es encore jeune. Elles seront de bons conseils.

— Inutile, dit-il, un peu amère. Ma décision est prise.

Non seulement il a hérité des cheveux de notre mère Daisy, mais aussi du tempérament de notre mère Claudia. Il n'y a pas plus têtu qu'eux deux réunis et quand ils sont dans la même pièce... En fait, parfois, mieux vaut ne pas les contrarier.

— Comment ça se passe à ton boulot ?

Comme toujours, il préfère la fuite et dévie la conversation. Je laisse couler. On en reviendra plus tard de toute façon.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now