Chapitre 25 : Arthur

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«Le désir qui naît de la joie est plus fort que le désir qui naît de la tristesse.» - Baruch Spinoza

Loin de moi l'idée de passer pour un sociopathe, mais cela doit bien faire une heure que je suis réveillé et que j'observe, avec un sourire débile aux lèvres, le visage de mon bel amant, mon omega, endormi à mes côtés. On dirait un ange tellement il est parfait. C'est d'ailleurs pour cette raison que je le surnomme ainsi.

La lumière du soleil filtrée par les rideaux donne à ses cheveux un côté scintillant, presque irréel. Son épaule légèrement découverte révèle une peau de pêche plus claire que la mienne et dénué d'imperfection. Ses lèvres sont aussi douces qu'elles en ont l'air. La sensation est tout bonnement indescriptible. Si je pouvais les décrire en un mot, je dirais qu'elles ressemblent à du velours ou à du coton.

Ses yeux sont encore un peu gonflés après avoir autant pleuré. Le voir ainsi m'avait profondément bouleversé. Au début, je croyais que le problème venait de moi et bon dieu que je m'étais détesté... Quand il m'a avoué ce qu'il ressentait, ça m'a rendu triste, mais en même temps heureux. Je ne saurais comment l'expliquer. Triste parce que personne n'apprécie voir la personne que l'on aime pleuré. Heureux... car justement, je l'ai rendu heureux. C'est sans doute pour cela, oui. Néanmoins, jamais je n'aurais pensé qu'il aurait réagit comme cela en étant naturel, en gros, le moi de tous les jours.

N'est-ce pas un comportement normal ? Pour moi oui. Pour lui en revanche, ça se comprend... J'aimerai tant effacer toute cette période où il s'est senti au fond du trou. Hélas, et je le sais, c'est impossible, à moins qu'une personne dotée de pouvoir magique surgisse et lui efface la mémoire. Dit de cette façon, c'est complètement stupide, mais pourquoi pas. Après tout, les omegas, les alphas ainsi que les bêtas n'existaient pas auparavant. À cette époque, personne n'aurait deviné que l'être humain changerait de nature, au point de tout chambouler.

Je me rappelle des cours d'histoire que nous avions suivis dès nos années où la préadolescence rendait fou nos parents. On nous avait expliqué ce qu'il se passait, comment nos ancêtres vivaient. Il n'y avait pas de cases, à part bien évidemment celles des riches et des pauvres, mais malheureusement, ça c'est resté. Les hommes ne pouvaient pas porter des enfants. Ça nous parait insensé et pourtant c'était le cas. Seules les femmes pouvaient donner la vie. Les pauvres quand on y pense... c'est elles qui faisaient tout le boulot. Il n'y avait pas d'égalité de sexe. Et apparemment, niveau loi, cette inégalité fut plus qu'apparente. Je n'imagine pas comment on aurait évolué s'il n'y avait pas eu cette mutation génétique.

Un gémissement ensommeillé me sort de mes pensées. Il ne va pas tarder à se réveiller puisqu'il est midi passé. Certes nous avions veillé très tard pour pratiquer une activité physique toute somme plus agréable - pour ne pas dire absolument divine - mais notre horloge biologique nous contrôlera toujours. Je n'ai pas osé le réveiller. Il est si paisible que ce serait un crime de le tirer de son sommeil. Il me fait penser à Luna. Quand elle dort, ni lui ni moi osons s'approcher de peur de la déranger.

Je m'empresse de lui déposer un baiser sur le nez en le voyant papillonner des yeux. Je sais qu'il adore que je le fasse à cet endroit là. Ses joues s'empourprent à chaque fois, c'est tellement mignon. J'aime le taquiner dans le but de le voir rougir. La satisfaction que j'en tire va bien au-delà d'un sourire. Je sens mon cœur bondir et se réchauffer instantanément.

À l'aide de mon index, je le caresse doucement la joue. Il frémit et ses yeux noisettes à demi-ouverts croisent les miens. Le connaissant, il doit se demander si ma présence à ses côtés est le fruit de son imagination.

— Salut, dis-je d'une voix quelque peu rocailleuse étant donné que c'est la première fois que je parle de la matinée.

Il les ouvre progressivement et voici le retour de la tomate.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now