Chapitre 16 : Zachary

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«Il faut savoir se prêter au rêve lorsque le rêve se prête à nous.» - Albert Camus

Une sensation de douceur et de légèreté m'enveloppe. Je ne me souviens plus de la dernière fois où je me suis senti si serein et confortable dans mon sommeil. Je me demande quelle heure il l'est et d'ailleurs, qu'est-ce que je fais dans un lit ? Quand me suis-je endormi ? Où étais-je à ce moment-là ? Hum... il faut que je réfléchisse. Commençons par le commencement : il y a eu cette soirée où je suis monté à l'étage pour attendre l'ami d'Owen et... Oh mon Dieu ! L'enlèvement, la voiture, l'avion, Arthur ! Soudain, j'ai l'impression de chuter, comme quand on loupe une marche. Mes yeux s'ouvrent, étudiant l'environnement dans lequel je suis et qui m'est inconnu. Ce n'est pas la même fenêtre que dans ma chambre, ni la même vue, ni le même lit ni... tout en fait.

L'ameublement de la chambre est primaire : un lit, une commode et deux tables de chevet.

Je ne rêvais donc pas. Tout ceci est bien réel.

Prêt à me lever, je tire la couette et découvre avec soulagement que je suis toujours habillé. Ce sont les vêtements qu'il m'a donné pour me débarrasser de cet affreux accoutrement que j'ai laissé dans les toilettes et mis à la poubelle. On ne m'a pas touché, c'est tout ce que je retiens pour l'instant. Même si une partie de moi n'aurait pas été contre. Arthur est un homme magnifique et il s'est montré délicat envers moi, bien que ce soit un alpha. Je le sais, parce que je l'ai senti. Seuls les alphas peuvent secréter des phéromones. Elles m'ont beaucoup aidé à supporter ce voyage, de là à faire un minimum confiance à cet inconnu. Après tout, j'ai été jusqu'à m'asseoir à ses côtés pendant l'atterrissage alors qu'il dormait. Il n'a rien dit et s'est contenté d'accepter ma présence.

Honnêtement, je ne sais pas trop quoi en penser. Tout est arrivé si vite. Dire qu'il y a quelques heures j'étais à Los Angeles me parait incroyable. Pas de la bonne manière. C'est légitime après avoir passé un peu plus de cinq ans enfermé dans une maison. Tout bien réfléchi, j'ai peur que ça se reproduise ici.

Mes yeux sont attirés par cette vue luxuriante avec des arbres gigantesques à profusion qui absorbe la lumière du soleil. Un mouvement dans les branches fait tourner ma tête. Un petit animal brun à la longue queue bien fournie se promène. Je n'avais jamais vu d'écureuil auparavant, c'est encore plus mignon qu'en photo. Oh il se déplace à la verticale sur le large tronc pour disparaître dans un trou, là où se trouve son nid, je suppose. Voici la preuve que la nature peut se montrer merveilleuse et attendrissante.

Hélas, pas pour tout le monde...

D'un pas feutré, je m'avance vers la porte et y trouve mes chaussures ainsi que mon sac. Cela ne fait plus aucun doute, il m'a porté dans cette chambre et les a mis ici pour que je puisse mieux dormir. Owen ne l'aurait jamais fait. Pas de lui-même en tout cas. Mon confort l'importe peu pour qu'il le relais à quelqu'un d'autre tel que Dawyne.

Oh non... J'espère qu'il ne va pâtir de la colère d'Owen vu que je ne suis pas là pour qu'il s'acharne. Bien évidemment, Dawyne et moi ne sommes pas les meilleurs amis du monde, mais c'est le seul qui me voyait en tant qu'homme et non uniquement qu'un omega sans valeur, malgré que je sois d'accord sur ce dernier point.

Owen doit être furieux que je sois parti et le fait qu'on m'est enlevé sans mon demander mon avis n'atténuera pas sa colère, loin de là. Il va penser que j'ai profité de cet instant aux toilettes pour charmer Arthur afin qu'il le fasse alors même que je lui avais dit qu'il ne s'était rien passé entre nous.

Je suis mort. Ma tombe - si tant est que j'en aurais une - est déjà creusée. Cette décision précipitée a signé mon arrêt de mort. Jamais Owen ne me le pardonnera.

Libère-moi de cette prison (omegaverse MxM)Where stories live. Discover now