-• ᴄʜᴀᴘᴛᴇʀ 9

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Mon réveil a été des plus surprenants aujourd'hui. J'ouvre doucement les yeux et fait face à ma grande fenêtre dont les rideaux n'ont pas été tirés hier pour bloquer le soleil levant, ce qui viendra me réveiller. Je me remets à peine de la nuit que j'ai vécue hier, l'état de mes rideaux et la chaleur douce du soleil qui vient se poser sur mon visage à moitié endormis me fait me rendre compte que je n'ai point rêvé hier. Tout était bien réel, il l'était. Je suis rentrée tôt dans le matin, mais la nuit été encore présente. Je me suis effondrée de cette nuit pourtant si réconfortante. C'est comme si mon corps ne demandait que ça, du réconfort, je lui en donne tellement peu qu'au moindre geste de réconfort, il l'absorbe telle une éponge et se sent volé au-dessus de nuages. Mon corps est léger, comme si un poids parmi tant d'autres venait de s'enlever.
J'apprécie cette douce chaleur avec la vue de la ville éclairées par les rayons du soleil, allongée dans mon lit, ma tête posée sur mon bras. Un soupire s'échappe, les images de la vielle tournent en boucle, je les garde comme un film envieuse de les revivre encore une fois, de les revivre plusieurs fois. De ressentir un moment de paix comme je l'ai vécue, et avec lui.
Je l'entends encore prononcer son nom.
« Changkyun. »
Mes lèvres ont bougées par elles-mêmes juste pour le prononcer à vive voix. Et ce sentiment de paix, de réconfort, comme si on posait ses bras sur moi pour me prendre dans son étreinte est revenu, juste à en prononçant son nom. Le court d'un instant, mon immense lit que je détestais tellement, lui qui accueille seulement mon corps et mes pleurs pour m'endormir le soir, s'est transformé en nuage flottant me prenant dans ses bras pour me bercer tel un enfant qui serait border les soirs pour s'endormir.
Je me suis rendu compte de la bêtise que j'étais en train de faire quand j'ai réalisée que un doux souris c'était formée sur mes lèvres.
Je reprends mes esprits, il ne faut pas que ça arrive, j'essaye de me ressaisir.
« Ne tombe pas, par pitié, ne tombe pas. On sait déjà ce qu'il va se passer »
Cette phrase résonnera dans ma tête, ça sera ma manière à moi de remettre ma carapace et affronter le monde extérieur.
***
La journée est passée plus vite que ce que je le pensais, j'étais pourtant du soir pour le service du restaurant et je n'ai rien fait de particulier de la journée à part tourner en rond dans mon appartement avec les mêmes images qui tournaient en boucle dans ma tête: lui et moi, sur ce grand parking et la nuit qui nous offrait ses ondes les plus réconfortante.
Quand est-ce qu'il va arrêter d'occuper mes pensées? Une question de plus que je me pose, et encore une fois, je sais que ma réponse sera loin.
Après avoir passée la même lourde et immense vielle porte de l'entrée de mon immeuble, je traîne mon corps dans les marches escaliers. La fatigue de la nuit commence à se faire ressentir, et je n'ai qu'une hâte, pour une fois que ça arrive, de m'écrouler sur mon lit et m'endormir pour me réveiller que le lendemain matin, que ce ne soit que les étoiles qui me bercent comme elles l'ont fait quand j'étais avec lui et non la lune qui viendra essuyer mes larmes.
Mon corps déambule dans le couloir, je peine à marcher droit, mes jambes sont molles de tout ce temps à circuler à une certaine vitesse entre les tables, faire des aller-retours entre les clients, le bar, la cuisine avec dans les mains multitudes de commandes à retenir pour les servir. Plus je m'approche de mon appartement, plus je sens mon corps qui me lâche, j'ai dû mal à prendre mes clefs dans mon sac pour ensuite les mettre dans la serrure de cette porte qui m'offrira le même et unique endroit si triste, que cette tristesse est venue s'emparer de mon être.
La tête baissée dans mon sac, entrain de fouiller pour prendre mes clefs, je ne remarque qu'une fois qu'elle est relevée, l'objet qui fera m'arrêter de tout mouvement durant de longues secondes. Ma surprise est tellement grande que je n'en oublie de respirer.
Devant ma triste porte, celle que je hais tant ouvrir quand je prends la peine de sortir de chez moi, se trouve un grand et magnifique bouquet de roses rouges. Mon questionnement est tel que je tourne ma tête dans tous les sens comme si l'auteur de ce geste aller se montrer pour rendre ma surprise plus grande qu'elle ne l'est déjà.
Je finis par marcher en direction du bouquet, m'accroupis et j'aperçois une petite carte dissipée par toutes roses qui m'offrent toutes leur beautés et réconfort que j'aime tant. La carte finie par être prise par le bout de mes doigts, légèrement je soulève le côté replié qui dévoilera une phrase, celle qui par la même occasion fera échapper un petit ricanement tout en comprenant qui est l'auteur mystère de ce joli cadeau:
« Bonne nuit, Sélina, chère âme vagabonde »
Une partie de moi s'envole, mon corps se sent moins lourd, mon cœur est réchauffé et je me sens apaisée. Il a pensé à mettre mon prénom, il a pris la peine de me signaler que le terme "inconnus" commence à être loin derrière nous, mais il n'a pas oublié le surnom que lui seul me donne et par lequel il a l'habitude de m'identifier.
De plus belle, quelque chose se passe en moi par les gestes subtils qu'il me donne. Un sentiment nouveau mais qui ne me laisse pas indifférente.
Mes yeux se reposent sur le magnifique bouquet devant, je le trouve encore plus beaux maintenant que je sais de qui il provient.
Mon sourire enfantin ne m'a pas quitté, un doux soupire sort de ma bouche suivis d'un seul mot, le seul qui a traversé mon esprit à l'instant actuel, et le seul qui viendra finir ma journée :
« Changkyun ».
[by Cath']

𝙀𝙖𝙘𝙝 𝙊𝙩𝙝𝙚𝙧'𝙨 𝙑𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙨. Where stories live. Discover now