-• ᴄʜᴀᴘᴛᴇʀ 7

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Le lendemain, allongée à plat ventre sur mon grand lit si triste, je repense à cette courte promenade que j'ai eue avec lui.
C'était court mais apaisant. Nos corps dégageaient du réconfort outre que la gêne qui y avait au début.  J'étais bien, trop bien pour arriver expliquer ce qu'il se passe dans mon esprit. J'aimerai tellement mettre des réponses à mes questions, mais je sens que c'est trop tôt. La journée fut longue, affreusement longue. C'était mon jour de repos et, bizarrement, j'aurai préféré travailler que d'être ici à faire les 100 pas dans cet appartement que je n'arriverai pas à aimer tant qu'il sera vide ou seulement avec ma présence.
Je n'ai rien fait de la journée, je ne suis pas sortie, je me suis à peine habillée ; enfin si un jean large et un hoodie constituent vraiment une tenue vestimentaire. Je n'ai fait que m'apitoyer sur mon sort sur une durée de 12 heures, coupées par 2 pauses repas que j'ai à peine fini.
Une petite voix à l'intérieur de moi me dit de passer à autre chose, de m'activer mais la douleur est beaucoup trop grande pour que je puisse décider de faire quoi que ce soit. La nuit vient gentiment se montrer et je l'admire avec tout le temps que j'ai avec mon corps lourd sur mon lit, ma tête tenue par mes mains qui sont elles-mêmes maintenues par mes coudes ancrés dans mon matelas.
Bonsoir chère et douce nuit qui viendra apaiser mes plus grands maux encore ce soir.
***
Je sursaute et me coupe de mes pensées quand la sonnerie de l'interphone se fait résonner dans mon triste appartement. Je regarde l'heure sur mon portable : 22 heures 45. Je remarque que maintenant que la nuit est complètement tombée. Surprise, je décide de faire le seul mouvement que j'aurais fait ce soir; je me lève de mon lit et me déplace jusqu'à la source qui est venu m'interrompre dans mes questions toujours autant sans réponses.
« Oui ? »
Une fois l'interphone proche de mon oreille, je décide enfin de prendre la parole.
«  Âme vagabonde ? »
Ce n'est pas possible. Mon cerveau ne perd pas de temps à réaliser à qui cette voix appartient.
C'est lui.
Je me surprends à être choquée de savoir ce qu'il fait là, comme si mon cerveau avait totalement effacé de ma mémoire qu'il m'a raccompagné même pas 24 heures auparavant.
« O-oui ? »
J'ai peine à trouver les mots tellement inattendu sa visite l'est.
« Partante pour une petite promenade nocturne ? »
Ma surprise est tellement grande que je n'ai pas pris la peine de lui répondre et j'ai raccroché au nez de cet inconnu qui était le plus doux hier.
Dans ma précipitation, j'enfile mes baskets, prend un bonnet pour cacher le désastre que sont mes cheveux à ne pas avoir été coiffés de toute la journée. J'attrape mes clés en vol et me dirige en bas de mon immeuble.
Je décide de pas prendre l'ascenseur, cela serait qu'une perte de temps dans ma course, non pas menée par l'excitation de le retrouver, mais par la surprise de sa visite, le questionnement s'il s'agît bien de lui ou est-ce simplement mon cerveau qui me joue des tours.
Me voilà enfin dans le grand hall de mon immeuble, je m'arrête quelques secondes pour reprendre mon souffle que j'ai perdu dans ma folle course.
« Allez, zen, respire. Reprend tes esprits, ne te fais pas d'idées. Ça se trouve il est parti ou n'est tout simplement même pas là »
Je ferme les yeux et sort ces mots que je me prononce à moi-même suivis de grandes inspirations pour calmer mon cœur qui prêt à lâcher à n'importe quel moment. Une dernière grande inspiration et expiration, j'ouvre mes yeux. Mon regard se pose vers cette grande porte habillée de son vieux bois, grattée par le temps, mon corps fait de même. Mes pieds commencent leur démarche mais j'ai peur. Peur d'ouvrir cette lourde et grande porte et n'avoir que deux options devant moi : il n'est pas là et je ne sais pourquoi mais je serai déçue de ne pas avoir cru en sa présence, ou bien, il est bel et bien là et je ne saurai pas par quelles émotions passer, sans parler de toutes les questions qui viendront s'immiscer dans ma tête.
J'y suis, plantée devant cette porte, la poignée dans mon champ de vision. Mon cœur me dit de l'ouvrir mais ma tête me dit d'attendre pour éviter que la chute soit trop dure une fois que je réaliserai, qu'il n'est pas là.
Poignée en main, mon bras la tire vers moi, la porte s'ouvre.
La nuit est belle et bien tombée, les éclairages des rues proposent de beaux fuseaux lumineux se jetant sur les routes et trottoirs pratiquement vides à cause de l'heure tardive qui l'est. La lune nous dévoile sa plus belle lumière de son côté entièrement rempli. C'est avec elle que j'arrive à apercevoir sa silhouette. Mes yeux s'écarquillent.
Je le devine appuyée sur la portière du côté passager de sa voiture, les mains dans les poches de son jean, blouson à imitation motard, et ses mocassins croisés entre eux.
Je n'ose faire un mouvement, je reste plantée là dans le cadre de la porte, je me dis que si je bouge c'est comme si je me réveillais d'un rêve et que ce moment ne serait que rêverie, mais je ne veux pas me réveiller.
Il voit bien que récolter quelque chose de moi sera compliqué, alors c'est lui qui vient à moi. Il se lève de sa portière, fait quelques pas dans ma direction se trouve maintenant à quelque centimètre de moi.
J'arrive à mieux distinguer son visage qui était caché par le contre-jour de la lune. Son air mystérieux est toujours présent mais encore une fois je trouve quelque chose de réconfortant chez lui, je ne sais pas ce que c'est mais, je me sens en sécurité avec lui.
Je le regarde, toujours autant surprise de le voir devant moi, et que ce n'est rien d'un rêve, dont j'avais peur au moment où j'ai posé ma main sur la poignée pour l'ouvrir.
« On part faire un tour l'âme vagabonde? »
C'est lui qui viendra couper ce silence entre nous avec cette phrase suivit d'un petit sourire en coin. Il finit par retirer sa main droite de sa poche de pantalon pour me la tendre.
Hésitante, je regarde sa main qui se présente devant moi et la regarde. Et si je la prends, vais-je me réveiller de ce rêve qui me semble pourtant si réel ? C'est en réalité la chose dont j'ai besoin de faire pour savoir si tout cela est n'est que dans ma tête ou est-ce que ce bel inconnu est venu me chercher devant chez moi pour aller je ne sais où et faire je ne sais quoi. Mais le goût de l'aventure grandit en moi, je me laisse tenter et finis par prendre sa main.
(To be continued...)

[by Cath']

𝙀𝙖𝙘𝙝 𝙊𝙩𝙝𝙚𝙧'𝙨 𝙑𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙨. Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin