-• ᴄʜᴀᴘᴛᴇʀ 16

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Assise sur mon canapé, les images de nous deux sur le parking à notre endroit tournent en boucle dans ma tête. Mes doigts viennent se glisser sur le long de ma lèvre inférieure comme si quelque chose me manquait, un contact, ou le contact physique d'une personne en particulier. Je fixe l'extérieur de ma fenêtre : je veux avoir mes réponses à toutes les questions que je me pose. En partant quelques heures plutôt, c'est moi qui ai brisé le lien que nous avions eu. La peur a pris contrôle de mon corps, je ne sais pourquoi, alors que j'étais bien. Pour une fois je le reconnais et j'en prends conscience : les moments avec lui sont ceux où je me sens bien. Je suis en paix et je sens son être qui veut me garder en sécurité. Cela faisait longtemps que je n'avais pas ressenti ce sentiment d'être en sécurité, cela faisait longtemps que quelqu'un ne me l'avait pas donné. Malgré quelques éclaircissements, encore une partie de mes questions restent dans le flou. Et bizarrement, ce sont toutes les questions qui concernent Changkyun.  Je n'arrive pas à me situer par rapport à lui. Je suis partagée entre le vouloir près de moi mais le garder éloigné pour éviter que je ne le détruise. Il a vu mes faiblesses mais pas ma part d'ombre. Et j'ai peur de la lui dévoiler et qu'il parte. Pourtant il me l'a dit qu'il ne partirai que si je le lui demandais mais j'ai vu tellement de gens quitter ma vie après avoir connu ma part d'ombre, que cette angoisse d'un même schéma qui se reproduit me ronge de l'intérieur. Je préfère voir les gens partir que détruis par ma faute.

Mon âme devient vide une nouvelle fois, comme si quelque chose lui manquait. Je ne sais pas si c'est quelque chose ou quelqu'un mais un manque est là.

J'ai fini par changer de position, je suis maintenant allongée sur mon canapé, les yeux vides rivés sur mon plafond. Je n'ai plus aucune notion du temps et je laisse les minutes s'écouler sans bouger. Les lumières de la ville valsent dehors, je les laisse éclairer mon appartement. Mes grandes fenêtres qui accueillent la lumière du jour comme les lumières de nuit sont assez grandes pour que même la lumière de la lune arrive à éclairer un bout de mon appartement.

Et c'est comme ça que j'ai succombé aux bras de morphée. Une grande partie de la nuit s'était déjà écoulée depuis que j'avais quitté Changkyun sur le parking. Je ne voulais pas le quitter, je ne pouvais pas le quitter. C'est comme si quelque chose me retenait à lui, comme un aimant ou une force de l'univers qui me poussait à rester avec lui.

Seule sur mon canapé, dans mon grand appartement. A une période, ce sentiment de solitude était celui que je recherchais le plus, maintenant c'est celui que je crains le plus. Mon corps est en manque de sa compagnie. Mon corps est en manque de lui, j'aimerai qu'il soit là en train de me bercer en accompagnant morphée dans sa tâche. Inconsciemment je me l'imagine encore être avec moi, accroupi vers mon corps faible dont lui seul sait prendre soin. Je le sentirai venir remettre une mèche de cheveux derrière mon oreille puis faire gentiment des douces caresses sur le dos de ma tête. Sa chaleur corporelle viendrait réchauffer mon âme glaciale. Je me sentirai en sécurité, comme je l'ai toujours senti depuis que je suis avec lui. Et je l'entendrai murmurer qu'il restera avec moi tant que j'ai besoin de lui tout en finissant sa phrase par le surnom que lui seul emploie en me désignant. Le surnom par lequel je réponds, par lequel je me reconnais à travers lui, celui qui m'appartient à ses yeux : âme vagabonde.

En pensant à tout ça, mon corps se recroqueville sur lui-même. Comme s'il me rappelait à l'ordre qu'actuellement il n'est pas là. Je suis seule. Quand j'ai le sentiment que j'ai le plus besoin de lui, c'est là que je me trouve seule. Quelque chose se brise en moi, je me sentais bien quelques secondes auparavant en m'imaginant être avec lui et là de le savoir loin de moi me fait ressentir comme une cassure dans mon être. C'est tout moi ça, je n'arrive jamais à savourer le moment présent et je finis toujours par le briser de quelque manière. Je réalise mon attachement envers sa personne. Je m'étais promis de plus m'attacher. Et je l'ai quand même fait, avec la première personne venue. Je suis si faible. De nouveau. Mes sentiments changent. Je finis par ressentir ma faiblesse, ma faiblesse d'être en train de tomber pour lui. Une larme viendra glisser le long de ma joue pour laisser cette faiblesse s'échapper de mon cœur lourd qui ne demande que lui.

𝙀𝙖𝙘𝙝 𝙊𝙩𝙝𝙚𝙧'𝙨 𝙑𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙨. Where stories live. Discover now