-• ᴄʜᴀᴘᴛᴇʀ 14

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La lueur du soleil chaud sur ma peau viendra me forcer à ouvrir les yeux pour, par la suite, réaliser que je m'étais endormie. Je prends le temps de faire le tour de l'endroit où je me trouve : je suis dans ma chambre, sur mon lit. Les souvenirs d' hier refont surface et j'ai le mauvais réflexe de regarder comment je suis vêtue. Je suis encore habillée de la tête au pied de mes vêtements de la veille. Je suis rassurée, car, étant dans un état fragile, je ne peux imaginer ce que l'on aurait pû me faire. Avec un léger grognement, je me tourne et viens poser mes pieds sur le sol pour me lever de mon lit. Ma tête tourne et je sens encore les légers effets de ma crise d'hier agirent sur moi. Bien que rassurée d'avoir encore mes vêtements d'hier, je ne supporte pas la sensation de les voir, j'ai l'impression d'être sale. Je commence à me diriger vers mon placard pour prendre des affaires pour me changer : un t-shirt oversized et un short de sport fera très bien l'affaire. Une fois changée, je me dirige vers ma pièce à vivre car mon corps ne manque pas de me rappeler que je n'ai pas mangé depuis hier midi. Arrivée sur les lieux, je m'arrête net. Comme si j'avais vu un fantôme comme dirait si bien l'expression. J'aperçois son corps se lever du canapé, sa chevelure noire ébouriffée. C'est à cet instant que je remarque ses tatouages et que je réalise qu'il n'a pas de haut sur lui. J'ai l'impression qu'on m'a enlevé le don à la parole, que plus aucun son n'arrive à sortir de ma bouche. Figée, bloquée, je n'ose rien faire, comme si je craignais qu'il remarque ma présence.
Il se retourne, son dos ne me fait plus face. Je le vois me sourire, et, aussi précipitamment que mon plaisir refuse ce geste, il enfile son t-shirt pour venir couvrir la partie de son corps qu'il venait de me dévoiler sans faire exprès.
« Bonjour Sélina. »
A son habitude, c'est lui qui viendra entamer la discussion.
« Bonjour Changkyun. »
Mes mots sortent comme un bégaiement, comme si on venait d'apprendre à parler à un enfant.
« Bien dormis ? »
Viendra-t-il rappliquer à la seconde.
« Oui,mais...mais tu as dormi ici ? Tu n'es pas parti ? »
Je l'attaque presque avec ma question. Doucement il se rapproche de moi et n'est plus qu'à quelques mètres de mon corps. Je l'entends ricaner avant d'enchaîner :
-          « Non je ne suis pas parti. »
-          « Mais pourquoi es-tu es resté dormir ici ? »
-          « Dans l'état où tu étais hier, je ne me voyais pas te laisser ici sans protection. Je me suis dit qu'une nouvelle crise pourrait refaire surface »
Après ses mots, ses yeux viennent se poser dans les miens, son air du visage est doux et attentionné à la fois ; il s'est inquiété pour moi. Mon visage s'adoucit, quelqu'un s'est inquiété pour moi, autre que Rosalie, elle qui est sur alarme d'urgence avec moi au quotidien, une personne en dehors de mon entourage a ressenti de la peur en m'imaginant seule dans mon appartement prête à affronter une crise pour me détruire encore plus. Je reste bouche bée, son geste me laisse sans voix comme il m'attendrit à la fois. Je ne pensais pas qu'il était comme ça. Mais en y repensant, je me trouve honteuse d'avoir provoqué de l'inquiétude à quelqu'un juste parce que mes faiblesses sont plus puissantes que mes forces. Je me hais dans ce genre de situations, je n'ai pensé qu'à ma personne dans mon mal-être au lieu d'éviter de faire inquiéter les autres pour moi. Mes traits de visage changent, ils sont passés à être doux pour la personne en face moi à devenir triste toujours pour la même personne. Je vois qu'il remarque mon expression du visage qui change, et le sien change aussi ; il devient de plus en plus inquiet pour moi. Rapidement, il s'approche de moi et vient me saisir les épaules :
« Hey Sélina, qu'est-ce qui ne va pas ? »
Je retiens mes larmes de couler pour la énième fois en 24 heures, je baisse la tête pour ne pas le regarder dans les yeux. Si je le vois avec les mêmes yeux inquiets qu'il m'a offert hier durant ma crise, je vais m'effondrer une nouvelle fois. J'ai été trop faible devant lui, je ne peux l'être une nouvelle fois.
Toujours la tête baissée, j'essaye de lui répondre entre mes sanglots :
« Je suis désolée Changkyun. »
Je le sens prendre mon menton avec son pouce et index et le soulever pour que nos regards se croisent. Je ferme les yeux instinctivement, je refuse de le voir.
« Hey Sélina regarde-moi »
Sa voix reste douce malgré qu'il prononce cette phrase sur un ton sec.
J'essaye de toutes mes forces de résister, mais sa main qui vient se déplacer le long de ma joue en quittant mon menton vient me faire ouvrir les yeux grands ouverts.
Nos yeux se retrouvent, et merde...Je ravale mes larmes du mieux que je peux.
« Pourquoi tu es désolée ? Pourquoi tu as cet air si triste sur ton visage Sélina ?»
Ses questions viennent ajouter des brisures dans mon cœur qui avait déjà été trop brisé.
Je reviens fermer mes yeux une nouvelle fois et je prends une grande inspiration pour stopper mes larmes de coulées. Une fois qu'ils se rouvrent je demande à tout l'univers tout entier de me donner la force nécessaire pour lui répondre sans craquer et montrer une de mes faiblesses en plus. Plus je lui cache mes faiblesses, mieux c'est. En tous cas c'est ce que je me répète dans ma tête.
« Je suis désolée de t'avoir montré ce côté de ma personne, ce côté faible qui n'a fait que t'apporter de l'inquiétude. Ce n'est pas ce que je voulais, j'aurais aimé pouvoir la contrôler toute seule mais-»
« Mais tu n'as pas à t'excuser. »
Il viendra me couper la parole, ma mâchoire reste ouverte mais plus aucun mot ne sort. Nos yeux ne se lâchent plus. Par la suite, il sera le dernier à prendre la parole, comme il l'a fait hier pour me calmer de ma crise. Et encore une fois, il parlera pour me rassurer.
« Tu n'as pas à être désolée de me montrer ce côté de ta personne. On ne peut pas être forts tout le temps. Cette crise que tu as eu ne sera surement pas la dernière que tu me montreras, et je serai là pour venir calmer les prochaines si tu as besoin de moi »
Il marque un léger temps avant de me prononcer sa dernière phrase qui viendra me toucher là où j'ai l'impression ça me fait le plus mal mais à la fois l'entendre de vive voix venant de lui ne fait qu'agrandir le sentiment de sureté que je ressentais déjà auparavant avec lui.
« Tu m'as demandé de ne pas t'abandonner, c'est ce que je fais et ce que je continuerai à faire, autant de temps que tu auras besoin de moi. »

[ by Cath']

𝙀𝙖𝙘𝙝 𝙊𝙩𝙝𝙚𝙧'𝙨 𝙑𝙞𝙘𝙩𝙞𝙢𝙨. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant