chapitre 17

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La fac était quasiment vide, seulement une ou deux femmes de ménage était encore présente. Tant mieux pour moi, la dernière chose que je souhaitais c'était que quelqu'un puisse me voir dans cet état. 

- Savez-vous où se trouve l'infirmerie ? me demande monsieur Volkov en même temps d'avancer à mes côtés.
- Vous vous fichez de moi ? Vous m'emmenez à l'infirmerie alors que vous ne savez même pas où elle se trouve ? dis-je en m'arrêtant.
- Pour ma défense, ce n'est pas l'un des endroits ou je me rend le plus souvent.
- Parce que vous pensez que moi si ?

Heureusement pour lui, ou plutôt pour moi, je savais où se trouver l'infirmerie. Je me mis donc à avancer en lui faisant signe de me suivre, tout en levant les yeux au ciel.

Une fois arrivé, je lui pointe la porte du doigt en ajoutant :

- Et voilà, c'était pas si compliqué.
- Je suis professeur ici depuis seulement 2 mois, tandis que vous entamer votre 3e année dans cette université alors ce n'est pas comparable.

Je me disais bien aussi que je ne l'avais jamais vu avant cette année au sein de la fac, mais je n'ai jamais été du genre à porter attention aux gens qui m'entoure alors j'aurais très bien pu simplement, ne pas le remarquer.

- De toute façon les infirmières sont partis depuis un bon moment alors ça ne doit pas être...

Alors que j'étais sur le point de lui faire remarquer que l'infirmerie devait certainement être fermée à clé, il s'avança lentement vers la porte puis l'ouvrit.

Une fois fait il se tourna vers moi avec un sourire moqueur.

- Il ne ferme jamais à clé ici, ajoute t'il en entrant dans la pièce.
- Comment pouviez-vous le savoir alors que vous ne saviez même pas où se trouver l'infirmerie ? dis-je étonnée.
- Parce qu'il ne ferme jamais aucune porte à clé dans cette établissement Mlle Stones, pas même celle du directeur.

A ces mots je me mis à froncer les sourcils, c'était... étrange comme mode de fonctionnement. Si j'étais à leur place je fermerais n'importe quelle porte à clé, même celle du local à poubelle.

Enfin bref, ce n'est pas mon problème. Le jour où ils se feront voler faudra pas venir faire les étonnés.

Monsieur Volkov se mit à avancer à l'intérieur de la pièce, sûrement pour chercher de quoi désinfecter ma plaie.

- Un pansement suffira, dis-je.
- Pourquoi êtes vous aussi pressée, dit-il en prenant une bouteille de désinfectant ainsi qu'un coton dans sa main.
- Je suis censée donner des cours particulier à un môme ce soir alors je ne veux pas être en retard.

Il posa ses yeux sur moi avant de s'approcher.

- Faisons vite dans ce cas là, asseyez-vous.

Je pris place sur un tabouret noir au fond de la pièce. Une fois installé, il commença à s'approcher plus prè de moi mais je réussi à  décaler mon visage avant qu'il n'ai eu le temps d'y approcher ses mains pour me soigner.

- Je vais le faire toute seule, dis-je en lui arrachant des mains le désinfectant ainsi que le coton.
- Ne soyez pas ridicule, je vais vous...
- Je viens de vous dire que je pouvais le faire seule, ce n'est pas négociable.
- Et comment comptez vous voir ce que je vous êtes en train de faire ?

J'arque un sourcil dans sa direction puis pointe du doigt le miroir situé devant moi.

- Vous êtes aveugle ou quoi ?

Il se mit à marmonner sans que je ne puisse comprendre ces mots, puis il recule et s'assoit à son tour sur un tabouret.

Je ne comprenais pas cette mani qu'avait les hommes de toujours vouloir poser leurs mains sur nous comme s'ils en avaient la permission.

Alors que j'étais en train de désinfecter ma pommette, qui commençait déjà à virer au bleu, je ne pu m'empêcher de pousser un petit cri de douleur.

- Ça va ? dit-il en se levant.
- Bien sûr que ça va, pestai-je, ça pique c'est tout.

Je n'étais pas du genre chochotte, c'était juste désagréable. C'est dans les jours qui vont suivre que ça risque d'être davantage douloureux.

Bon sang, il allait me falloir une sacrée dose de correcteur pour cacher cette horreur.

- C'est la première fois ? dit-il en déplaçant son tabouret de manière à se rapprocher de moi.
- De quoi ?
- Qu'il vous frappe, c'est la première fois ?
- C'est déjà arrivé plusieurs fois, mais ça faisait un bout de temps qu'il n'avait pas recommencé.

Ses poings se mirent à se serrer.

- Il n'y a pas de quoi se mettre dans un état comme ça, dis-je en fixant ses mains, ce n'est rien de grave.
- Il vous a frappé, c'est grave.
- Je l'ai cherché aussi, je n'avais pas à lui parler sur ce ton.
- Cessez donc de lui trouver des excuses Mlle Stones.
- Je ne lui trouve pas d'excuse, c'est juste que...
- Arrêtez ça !!! dit-il en élevant la voix.

Je ne comprenais pas pourquoi est ce qu'il réagissait de la sorte. Je tourne la tête vers lui, le regardant d'un air troublé.

- Rien de tout ça n'était de votre faute, peu importe ce que vous avez dit ou fait, il n'avait pas à lever la main sur vous, ajoute t'il en se levant.

Il se dirige vers le lavabo et allume l'eau, puis en même temps de se laver les mains il dit :

- Cessez donc de lui trouver des excuses, elle n'est pas à blâmer.

J'étais sur le point de retourner à ma blessure avant de réagir.

Avais-je bien entendu ?

- Elle ?
- Pardon ?
- Vous avez dit « elle n'est pas à blâmer ».

Ses muscles se crispèrent instantanément, puis il posa ses 2 mains à plat sur les 2 côtés du lavabo.

J'attendais qu'il ajoute quelque chose, en vain.

Il se contentait de regarder droit devant lui.

Alors que je continuais de le fixer, j'ose enfin poser la question.

- À qui faites vous référence ? dis-je tout bas, n'étant pas sûr de ce que j'étais en train de demander.

Mais il ne me répondit pas, il se contenta de secouer la tête comme pour revenir à lui même, puis il attrapa un torchon posé non loin du lavabo et s'essuya les mains.

- Dépêchez-vous de finir pour qu'on puisse y aller, ajoute t'il.

Confuse, j'attrape un pansement sur le plan de travail et le colle sur ma pommette avant de ranger le matériel que je venais d'utiliser.

Après avoir fini, je me lave à mon tour les mains puis me positionne face à lui.

Il fixait un point derrière moi, c'était comme si il n'osait plus me regarder dans les yeux.

Je décide donc de ne rien ajouter, ne voulant pas le froisser. Je sortie en première de l'infirmerie, suivi de près par monsieur Volkov.

Une fois arrivée sur le parking, je me tourne vers lui dans le but de le saluer mais il me devance.

- Je suis désolé, dit-il en plongeant ses yeux dans les miens.

Je le regarde perplexe, ne comprenant pas ou il voulait en venir.

- Pourquoi êtes vous désolé ?
- Parce que j'aurais du arriver avant qu'il ne vous frappe.
- Oh non vous... vous ne pouviez pas savoir, ce n'est rien.

Je ne comprenais pas pourquoi est ce qu'il semblait si touché, après tout ce n'était qu'un coup, rien de plus.

Avait-il vécu une situation similaire dans le passé ? Une situation qui aurait un rapport avec le « elle » de tout à l'heure ?

- Est ce que tout va bi...
- Bonne soirée Mlle Stones, rentrez bien.

Et il était parti.

Vraisemblablement, il n'avait pas l'air d'humeur à parler de lui, et je le comprend.

Mieux que personne.

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