chapitre 20

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Je ne mentais pas quand je disais ne pas avoir faim, mais j'avais quelque peu était forcé d'avaler quelque chose à partir du moment où monsieur Volkov c'est assis juste en face de moi et m'a chuchoté de montrer l'exemple.

Mais croyez moi, aucun des 3 petits ne m'avaient attendu pour toucher à la nourriture, à peine eu-je le temps de m'asseoir qu'ils avaient déjà englouti plus de la moitié
de ce qui leur été proposé.

Autant dire qu'ils n'étaient pas habitués à voir une table aussi remplie, et moi non plus.

- Tu me passes le jus d'orange s'il-te-plaît Alya ? me demande Mia la bouche pleine.
- On termine sa bouche avant de parler princesse, dis-je en lui passant la bouteille.

Monsieur Volkov avait discuté tout le long du petit déjeuner avec Mia et Eliott et avait même donner à manger à Tommy en le prenant sur ses genoux.

Je n'étais pas vraiment très à l'aise avec cette situation, d'ailleurs il avait du le remarquer puisqu'il m'a à plusieurs reprise, fait signe de me détendre.

Je n'avais jamais vu les petits être si à l'aise avec quelqu'un en dehors de moi et Melinda, alors les voir lui parler et rire avec lui me rendait assez perplexe.

Comment avait-il fait pour les mettre si rapidement en confiance ? C'est vrai après tout ils ne l'avaient vu que 3 fois à tout casser alors pourquoi l'appréciaient-il autant ?

- Heho Alyyyyya, dit Mia en agitant ses mains devant moi.

Je repris d'un coup mes esprits et sort de ma rêverie en secouant ma tête.

- Excuse moi ma puce tu disais ? dis-je en la regardant.
- C'est pas moi mais Jake qui était en train de te parler.
- Jake ? dis-je confuse.
- Bha oui, Jake, dit-elle en me pointant du doigt Monsieur Volkov.

Je tourne la tête vers ce dernier qui était assis de travers sur sa chaise, de manière à pouvoir poser son regard sur les 3 petits.

Il avait son coude posé sur son genou et tenait sa tête grace à ses phalanges, son regard était posé sur moi.

Jake.

C'était donc son prénom ? Comment est ce que les enfants pouvaient-ils le savoir et pas moi ?

D'un coup je me sentie gênée, me rendant compte que les petits lui portés plus d'attention que moi.

Que voulez vous ? Je n'étais pas agréable comme fille et je le savais.

Et je n'en avais que faire.

- Est ce que ça va ? Me demande Eliott en terminant d'avaler sa tartine.
- Bien sûr bonhomme, je suis juste un peu fatiguée.
- Terminés votre petit-déjeuner je reviens, dis-je en me levant.

Je monte les escaliers pour pouvoir accéder à la salle de bain.

Une fois devant le lavabo, j'allume l'eau puis me rafraîchit le visage.

- Est ce que tout va bien ? retentit une voix grave derrière moi.

Je sursaute puis me retourne, n'étant pas étonnée de trouver monsieur Volkov adossé contre la porte.

- Bon sang mais c'est une mani chez vous de faire peur aux autres.

J'attrape une serviette puis m'essuie le visage.

- Vous auriez du rester avec les petits en bas au lieu de me suivre jusque ici.
- Ils sont en train de se disputer pour savoir qui aura le droit au dernier croissant, alors ça devrai aller.
- Au contraire, il se peut qu'une 3e guerre mondiale éclate dans la cuisine.

Il se mit à rire avant de plonger à nouveau ses yeux dans les miens.

- Vous ne m'avez pas répondue Mlle Stones.

Il avait posé une question ?

- Qu'avez vous demandé ? dis-je confuse.
- Vous allez bien ?

Oh ça...

- Pourquoi n'irai-je pas bien ?
- Vous m'avez l'air fatiguée.
- Est-ce une manière plus aimable de me dire que j'ai mauvaise mine monsieur Volkov ? dis-je en penchant ma tête sur le côté.

Il pousse un rire discret avant de s'avancer vers moi.

- Je ne me permettrai pas, et puis se serait mentir, dit-il tout en gardant son regard plongé au fond du mien.

J'esquisse un sourire en coin une demie seconde avant de reprendre un air sérieux. J'attrape la serviette avec laquelle je venais de m'essuyer le visage puis la range dans le placard, histoire de faire diversion.

- Vous avez juste l'air épuisée, dit-il d'une voix qui se veut calme et douce.
- Bien sûr que je suis fatiguée, j'enchaîne je ne sais combien d'heure de travail en plus de la fac, je gère une maison ainsi que 3 mômes plus bordéliques les uns que les autres, et pour couronner le tout je ne passe pas une seule nuit sans que Tommy ne se réveille en pleurant ou que Mia me rejoigne au lit en ne se gênant pas pour prendre toute la place. Alors oui je suis fatiguée Monsieur Volkov et ça pour quelques années encore.

C'était sorti tout seul, je ne voulais pas lui paraître si désagréable et passer pour la pauvre petite fille qui s'acharne sur son sort. Mais j'en avais marre d'entendre cette phrase.

« T'a l'air fatiguée aujourd'hui »
« T'a dormi cette nuit ? »
« Tu devrais faire une pause »

Oui je suis fatiguée, non je n'ai pas assez dormi et non je ne peux pas faire de pause.

Allez élever 3 gosses dont votre âge se rapproche plus du leurs que l'écart qu'il y a entre les 2 guerres mondiales et on en reparlera.

Mais le pauvre n'y était pour rien, personne n'y était pour rien alors je n'ai pas le droit de passer mes nerfs sur eux.

- Excusez-moi je...
- Ne vous excusez pas.

A ces mots, je me tourne vers lui en fronçant les sourcils.

Il n'allait tout de même pas m'empêcher de m'excuser ?

- Vous n'avez pas à vous excusez d'être épuisée Mlle Stones, quiconque le serait à votre place.
- Certes, mais vous n'y êtes pour rien alors passer mes nerfs sur vous n'est pas juste.
- Passez vos nerfs sur moi si ça peut vous permettre de décompresser Mlle Stones, j'en serait ravi.

Ce type était vraiment pas net.

- Un jour vous regretterez cette phrase monsieur Volkov, dis-je en gloussant.

Il se mit à me sourire tout en ne me quittant pas des yeux.

Puis je cru l'entendre chuchoter quelque chose du genre « j'en doute ».

Au même moment des pleures se font entendre dans la cuisine.

- Je pense que nous devrions redescendre, je suis curieux de voir ce que donne cette 3 guerre mondiale, dit-il en me lançant un regard ironique.

Je me mis à secouer la tête tout en prenant une expression amusée avant qu'il ne me fasse signe de passer devant lui pour sortir de la salle de bain.

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