Chapitre 6

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Axelle sortit du terminal en courant, heureuse de fouler à nouveau sa terre natale qui lui avait tant manqué. Sa langue maternelle lui avait manqué aussi. Elle aimait bien le français, c'était une langue très riche, très belle et romantique, mais bien trop compliquée pour quelqu'un qui n'y habitait que depuis une dizaine d'années et qui en plus était dysorthographique. Elle qui avait toujours été surdouée dans tous les domaines, cette incapacité à savoir écrire sans fautes était vraiment un gros complexe pour elle. Heureusement, à la fac, la plupart de ses examens avaient surtout été des QCM. Pour le reste, le contenu était plus important que la façon d'écrire donc ses professeurs ne l'avaient jamais trop pénalisé.

Elle avança d'un pas vif vers la sortie et des larmes de joie apparurent sur son visage lorsqu'elle vit la silhouette de son frère jumeau. Elliott ! Trois ans qu'elle ne l'avait pas vu. Ils avaient toujours été inséparables, fusionnels et avaient fait les quatre cents coups ensemble. Se séparer avait été une des épreuves les plus dures de sa vie.

Lorsqu'il la vit, il courut dans sa direction lui aussi. Elle lui sauta dessus, enroulant ses jambes autour de lui et le serra dans ses bras tout en enfouissant son visage au creux de son cou. Son frère était son portrait craché, grand, les cheveux blonds et les yeux bleus vert. Il abordait une barbe finement taillée, seule différence marquante entre les deux.

- Tu m'as tellement manqué petit frère, sanglota-t-elle.

- Toi aussi Axelle, tu n'imagines même pas, chuchota-t-il dans son oreille. Et arrête de m'appeler petit frère, tu sais que je ne suis né que dix minutes après toi.

- Ce qui fait que je suis née avant... Et donc l'aînée, sourit-elle en séchant ses larmes.

Elliott prit la grosse valise tout en se plaignant qu'elle était bien trop lourde et qu'Axelle avait sûrement embarqué l'intégralité de sa maison. Ils se dirigèrent vers une belle Mercedes noire aux vitres teintées et s'installèrent à bord.

- Eh bien, ça paye d'être avocat à ce que je vois ! Plaisanta Axelle

- Dit celle qui porte une Richard Mille au poignet qui en vaut bien plus que ma voiture !

- Je n'ai jamais dit que la chirurgie ne payait pas ! Et avec tout ça, j'arrive encore à être en retard...

Durant le trajet, ils parlèrent sans s'arrêter. Ils avaient tellement de temps à rattraper. Bon, ils s'appelaient toutes les semaines en France, mais ça n'avait rien à voir. Elle remarqua à peine la notification qui s'afficha sur son téléphone. Elle l'ouvrit tout de même, écoutant d'une oreille lointaine son frère qui lui parlait d'un de ses dossiers. C'était très intéressant, mais bien moins que de lire un mail écrit par sa jeune patiente.

Re bonjour,

Merci pour votre retour, je ne m'attendais pas à en recevoir et surtout pas aussi vite. Je suis ravie que ma musique et mon univers vous plaise et je suis déjà tout excitée à l'idée de participer à la fête de Pâques pour les enfants. J'espère que votre périple en avion s'est bien passé et que vous passerez de très belles vacances au soleil sans avoir à affronter les cinq degrés et la pluie continuelle de notre chère ville de Strasbourg.

PS : Je vous ai envoyé ci-joint un petit extrait de ma nouvelle chanson afin que vous ne m'oubliez pas ;)

Bonne journée / soirée

Votre patiente préférée (Juliette Lefèvre)

Eh bien, il est de qui ce message pour que tu souries niaisement comme ça ?

- Hein, quoi ? Je ne souris pas niaisement, qu'est-ce que tu racontes, bafouilla Axelle en rougissant. C'est une patiente que je soigne depuis peu qui m'a envoyé un mail. Elle est plutôt drôle et j'essaie d'être gentille avec elle en répondant à son petit flirt.

A coeur perduWhere stories live. Discover now