Chapitre 21

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Axelle rit intérieurement de la situation, Juliette semblait si gênée de demander cela à sa mère, comme une adolescente. Mais demander l'accord était tout de même la moindre des choses après tout, elle vivait sous leur toit, était logée, nourrie et blanchie, donc elle ne voulait pas inviter des amis ou sa petite amie sans leur avoir demandé préalablement. Sa mère ne s'était visiblement pas préparée à cette demande et sa réponse le prouvait. Lorsqu'elle réalisa ce qu'elle avait dit, elle se reprit

- Oh, oui, je suis bête, excusez-moi, je n'ai pas l'habitude que Juliette ramène quelqu'un à la maison.

- Maman, arrête-toi ! Supplia Juliette en cachant ses yeux dans ses mains.

Mme Lefèvre descendit les escaliers du duplex et laissa les deux amantes seules. Axelle s'assit sur le lit et fit signe à Juliette de la rejoindre. Elle s'allongea, la tête sur les genoux de sa compagne et contempla ses traits.

- J'ai quelque chose sur le visage ?

- Non, je... tu es magnifique, je me disais que j'ai vraiment de la chance de t'avoir trouver.

Pour toute réponse, Axelle se pencha en avant et embrassa langoureusement Juliette. Elle savait que cette dernière devait sûrement penser à son père depuis qu'il était partit sans un mot, cela devait obnubiler l'intégralité de ses pensées. Où était-il, reviendrait-il, accepterait-il leur relation... Axelle s'était posé ses questions des centaines, des milliers de fois avec son père, mais n'avait jamais eu de réponses positives. Elle espérait au plus profond d'elle-même qu'il ne ferait pas les mêmes erreurs que le sien.

Le repas se passa dans le silence. Juliette regarda souvent la place vide au bout de la table, celle de son père qui aurait dû participer à ce repas, ce repas inédit, celui qui permettait à Juliette de présenter Axelle à ses parents, Axelle qui représentait certainement l'amour de sa vie. Elles n'étaient ensemble que depuis trois mois et il était peut-être tôt pour le dire, mais c'est ce qu'elle ressentait. Et maintenant qu'elle pouvait enfin le faire, voilà qu'il n'était même pas présent. Malgré le fait qu'elle adorait les spaghettis bolognaises, elle toucha à peine à son plat. Axelle et Mme Lefèvre le remarquèrent mais se retrouvaient totalement impuissantes. Quand le repas fut terminé, elles montèrent sans un mot dans la chambre. Axelle rompit le silence en demandant des habits pour dormir, n'ayant rien préparé. Juliette acquiesça et lui tendit un large T-Shirt et un mini short assez ample qu'elle avait dans son armoire.

- Je n'ai rien d'autre, j'espère que cela te convient...

- Chérie, tu sais que je ne m'habille pas uniquement en cachemire et en soie tout de même ?

- Moui... enfin même pour dormir tu portes des vêtements hors de prix alors...

Axelle plissa les yeux sous la moquerie de son amante et lui lança un coussin sur la figure avant d'attraper les habits. Elle savait que Juliette avait raison, mais c'était comme ça, Axelle avait toujours aimé le luxe. Après tout, elle était née dans ce monde où l'argent n'était pas un problème, alors pourquoi se priver. Elle se rendit dans la salle de bain, voulant passer sous la douche avant de se coucher. Elle laissa couler l'eau de longues minutes avant de se sécher et de sortir de la pièce en serviette de bain.

Juliette essaya de faire comme si de rien était, mais ne pas mater Axelle était une tâche ardue.

- Aller file à la douche ! Je doute que ton cœur survive si je me change devant toi, s'esclaffa Axelle qui s'amusait de la concentration dont faisait preuve son amante pour ne pas la regarder.

Juliette rougit puis se dirigea à grand pas vers la salle de bain. Elle resta de longues minutes sous l'eau brûlante, souhaitant détendre les muscles de son corps, mais cela ne suffit pas, elle avait accumulé bien trop de tension pour cela. Elle s'habilla rapidement et se rendit dans sa chambre où l'attendait sa bien aimée. Elle avait beau l'avoir vu en mini short des dizaines de fois depuis qu'elles sortaient ensemble, elle n'arrivait pas à s'habituer à cette vue.

A coeur perduWhere stories live. Discover now